Je regarde mes 17 ans

Chanson de l’album « la vie et une truite arc en ciel qui nage dans mon cœur » sorti en 2010.

Cali se rappelle ses 17 ans, il se dit jaloux des jeunes de 17 ans, ils ont tout l’avenir devant eux, l’éternité…

C’était mieux avant même si beaucoup de gens disent qu’avec l’âge, on acquiert la sagesse. La sérénité n’est pas un aboutissement.

Cette  période de l’existence on l’on découvre la vie est magique. 

Pendant l’un de ses concerts, à l’occasion de « je regarde mes 17 ans », Cali fait monter sur scène des dizaines de jeunes de 17 ans. Un moment très émouvant. 

Dans son deuxième roman « Cavale ça veut dire s’échapper », nous retrouvons également Bruno, à l’aube de l’âge adulte, en pleine adolescence. C’est le moment où l’on se construit, où l’on se pose des questions. Cali nous transporte  dans son jeune âge, les premiers doutes, premiers émois, les conflits, les projets…

Les textes des chansons et les romans de Cali sont très complémentaires.

Je regarde mes 17 ans
Et c’est un grand coup de genoux dans le ventre
Je regarde mes 17 ans
et c’est un crochet sur le menton et le coude en suivant
qui vient s’écraser sur mon nez, je regarde mes 17 ans
et tous ces coups de pieds dans mon ventre
Je regarde mes 17 ans
Je supplie à quatre pattes, KO, amoché, vieux
Et tous ces jeunes culs qui dansent pour les autres
ceux qui ont 17 ans et la vie devant eux
Je regarde leurs 17 ans et cette procession de sourires éternels
Et si j’avais du cran, je planterais ce canon dans ma bouche
Mon dieu tu étais belle.

Je regarde mes 17 ans
et je voudrais noyer la presque morte qui ronfle en me tournant le dos
Je regarde mes 17 ans
et je voudrais pleurer car je ne suis plus sûr,
car je ne suis plus beau
je me souviens des mains posées sur mon corps neuf
un corps de 17 ans qui s’offrait à la vie
je me souviens du môme, fiévreux dans le miroir
brandissant à l’Amour le drapeau de la vie
je regarde mes 17 ans
Je regarde jaloux mes 17 ans gémir
Je regarde jaloux vos 17 fleurir
Je regarde jaloux mes 17 ans gémir
Je regarde jaloux vos 17 ans fleurir
Je tuerais pour tout ça, je tuerais pour tout ça
Je tuerais pour tout ça

La courageuse

« La courageuse », fait parti du livre « Brigadistes ! » sorti à  l’occasion du 80ème anniversaire de la création des brigades Internationales. Celui-ci est composé de textes écrits par des auteurs, des compositeurs, des interprètes, des cinéastes, des dessinateurs de BD, et autres personnalités. Tous ayant été amené à croiser le chemin des Brigades internationales.

Lorsque les Franquistes prennent le pouvoir, la famille Caliciuri, doit de s’exiler. Ils quittent ainsi l’Espagne pour rejoindre la France. Une histoire que nous pouvons retrouver dans deux chansons, « L’exil » et « Giuseppe et Maria ».

Cali a imaginé la lettre que sa grand-mère, Maria del Pilar Gonzalez Veladol, a écrit au camp de Saint-Cyprien alors que son mari Guiseppe Caliuciuri, lieutenant de la XIIème Brigade du groupe Anna Poker était interné aux camps de Gurs puis d’Argelès-sur-mer.

Des étudiants en littérature ont travaillé sur cette lettre qui, si nous nous référons  aux témoignages recueillis par les historiens, semble très proche de la réalité.

Malgré la gravité de la situation cette lettre est pleine d’espoir, de vie, de rêve. Elle est surtout rempli d’humanité.

« Je rêve, oui je rêve. Que tu es là, debout au pied de ma couche. Mon beau soldat aux yeux si clairs. Je rêve, oui je rêve.  Et je vois l’Italie que je ne connais pas.

Je rêve, oui je rêve, tu es là, tu souris, mon beau brigadiste aux yeux si verts. Et tant pis pour l’Espagne, elle nous aura mariés, mais elle nous a tout pris. Il fallait s’en aller.

Je rêve oui je rêve,  dans cette laide baraque qui ronfle tout autour. Toutes ces femmes sans homme qui rêvent comme moi. Rêver pour seul secours. On leur a tout volé elles aussi. On ne leur prendra pas leur rêve cette nuit.

Je rêve que tes mains se posent sur ma peau. Une caresse maintenant, juste une caresse, j’en crève. Relève ma nuisette, viens te coller à moi, mon beau soldat debout, aux yeux si loin. Et ton corps si fort qui vient couvrir mon corps. Je suis si fatiguée et mes mains sont si laides. Un jour j’en prendrai soin. Tu pourrais me briser, je ne pèse plus rien. Regarde notre amour qui vole au dessus. Regarde. Tu m’en as fait toi du bien. Je ne regrette rien. Ni la faim, ni le froid, ni notre enfant qui dort juste à côté de moi. Il te ressemble tant. Je ne regrette rien, tu es l’homme qui me plaît, tu es l’homme que j’aime. Ils ne prendront pas ça. Nous avons traversé les montagnes hostiles et la neige et la route qui ne terminait pas. Nous avons traversé. Et la mer juste là sera un jour si belle. Mon amour si tu pouvais le voir, ton enfant comme il dort. Et comme il ne sait pas encore que le monde peut-être cruel. Mais non , ce monde n’est pas définitivement mauvais. Il ira, crois moi, vers le meilleur. Comme un enfant qui grandit et fait moins de bêtises. J’en fais le serment. Notre enfant est notre tout. Comme ses mains sont les tiennes ! et sa bouche et ses yeux! Je jure elle sera belle sa vie .

Je t’écris du fond de ce dortoir puant, où des corps fatigués gémissent et se serrent et ce gardien perdu qui se racle la gorge juste là derrière. Lui aussi il a froid et loin de sa famille il me fait de la peine. C’est drôle, son fusil ne me fait plus peur. L’autre jour, il m’a tendu son pot de lait. « Pour votre bébé », il a dit. Te rends-tu compte ? Vois-tu comme tout n’est pas si irrécupérable ?

Mais je rêve, je rêve et il me reste ça, ton sourire, mon soldat, et tes mains sur mon corps. Sous ce tissu marron, qui me cache un peu, nous nous serrons si fort. Je sens Le Bon Dieu qui n’existe plus et qui est là pourtant.

La-bas, à l’autre bout de la baraque froide, un bébé accroché au sein de sa maman. On dirait un chaton qui mordille un gant. Elle aussi elle rêve. Je vois ses yeux jetés par un bout de fenêtre, vers le loin de la mer. C’est sûr, elle a aimé.

Je souris doucement et puis ne m’en veux pas. Je suis sûr que là où tu es tu souris toi aussi. Avec d’autres fantômes, comme toi prisonniers, partageant vos mégots. Vous parlez de grand jour et de passionnaria…Et de Franco la muerte.

Tu sais, j’ai encore confiance en l’homme cette nuit. Je sais que grâce à nous et notre tragédie le futur sera beau. Il n’y aura plus d’exil. Tous ces gens malheureux. Plus de désespérés. Ces peuples égarés sur le bord des routes. Grâce à nous mon chéri.  Grâce à toi mon mari chéri. Le monde sera beau. Te rends-tu compte ? Je souris encore. Et puis je le redis, cet enfant qui dort là, juste là, juste à côté de moi, aura une belle vie, je le crache par terre.

Je rêve, oui je rêve. Pitié, que cette nuit jamais  ne s’arrête. Et que mes doigts gelés trouvent encore la force de serrer ce crayon. Je veux sentir  encore ta peau contre ma peau, mon beau soldat si fier, mon héros aux yeux clairs. Pose encore tes mains tout le long de mon corps. Mon corps, il est à toi. Et Je veux d’autres enfants. Car ses enfants de toi sont toute ma fierté. Et seront la fierté du mon de demain. Je crois en l’amour, alors j’ai foi en l’humanité c’est ça ?

Et dans ce pays neuf que l’on ne connaît pas, nous allons repartir. Nous allons tout reconstruire. Et puis je suis si fière de ce nom que tu m’as offert, Caliciuri…Il est de tous les pays, il est du monde entier, il me rend si jolie.

Le vois-tu toi aussi notre prochain refuge ? Cette ville ensoleillée avec sa grande rue et ses grands magasins ? Ah, nos enfants… je tiendrais leurs petites mains pour aller à l’école. Il n’y aura plus rien d’autres que cette vie devant. Dans leurs plus beaux habits, comme ils seront délicieux. Le vois-tu ce chemin qui mène à l’école et ces gens tout autour qui nous saluent, accueillants, et l’odeur du printemps ? Comme je serais fière ! Ils apprendront tout ! Oh ! Ils vont étudier, passionnément, goulûment ! cette langue nouvelle comme ils vont l’adorer ! Ils apprendront tant ! Jusqu’à la liberté ! Oui, je leur souhaite des poèmes et des chants d’amour. Et puis à l’heure d’éteindre leur petite lumière le soir ils me supplieront encore. « Un petit peu, maman, encore, s’il te plaît, une dernière page… » Ils voudront tout lire, tout lire tout de suite, tous les livres du monde.

Et les enfants de nos enfants ? As-tu pensé à ça mon amour ? Nous serons leur havre, leur repère. Et un jour ils sauront qu’il y avait de la neige et puis ce long chemin pour venir jusqu’ici. Oh, ce bébé qui dort juste à côté de moi, il fallait qu’il soit si fort pour s’accrocher à vivre ! Quand nous l’avons poussé dans sa brouette en bois en guise de landau pour passer la frontière, t’en souviens-tu ? Bien sûr tu te souviens ! Suis-je Bête ! Jamais nous n’oublierons. Nous lui avons parlé pas après pas. Tout ces mots de courage qui nous auront aidés à marcher nous aussi. Et tu lui as chanté l’Espagne et l’Italie. Je sais qu’il comprenait et qu’il sentait le souffle de cette vie meilleurs. Celle qui nous attendait au bout de cette route, nous et tous ces milliers.

Il est là notre bébé, notre futur, et il vit. Demain les nouvelles seront bonnes et nous seront ensemble. Mon beau soldat aux yeux si verts. Caresse-moi encore, tu me fais tant de bien. Grâce à toi, grâce à nous s’ouvre un futur radieux. Il n’y aura plus jamais jamais de familles égarées qui quittent leur pays. Qui laissent leur maison, Qui brûlent leur passé. Leur enfance. Qui laissent leurs racines. Qui abandonnent le sang de leur sang. Et ces églises où l’on se mariait. Et ces cimetières et leurs morts adorés qu’on fleurissait. Il n’y aura plus ces troupeaux de désespérés qui suivent un chemin dans la neige et le froid et le bruit des canons.

Je m’accroche à ta main. Quand ils m’ont arrachée la tienne les hommes d’un côté et les femmes de l’autre, j’ai vu ton regard noir, j’ai vu tes points serrés. Eh bien, vois-tu, ces poings seront toute ma force !

Oui, tu m’as tout donné à cette instant. Je ne lâcherais rien. Ces poings que tu serrais mon homme, ces poings sont dans mon coeur. Oh ! Mon amour. Tu es l’homme qui me plaît, tu es l’homme que j’aime, s’il te plaît reviens-moi, je t’attends, courageuse. »

 

Pauvre garçon

Chanson de  « Menteur », deuxième album de Cali, sorti en 2005.

« Pauvre garçon » est un duo avec Daniel Darc , chanteur de Taxi Girl, puis chanteur solo.

Cali  avait contacté, la chanteuse, poétesse, écrivaine et peintre Patti Smith pour ce duo, mais ça n’a pas pu se faire…

Les deux protagonistes de ce duo sont très complémentaires autant pour la voix que pour le style.

La musique est construite sur des riffs de guitares jouées par Matthieu Chedid et Hugo Baretge.

Daniel Darc a également participé à la tournée  « Les aventuriers d’un autre monde » en 2007.

En son hommage Cali a enregistré une reprise poignante de  « Soit sanctifié« ,  écrite par Daniel Darc en 2011.

Est-ce que tu vas mieux maintenant
Que tu ne m’as pas dans les pattes tout le temps
Et la vie et ta vie
Est-elle plus belle comme ça
Juste depuis
Que je ne rôde plus autour de toi

Tu n’es pas ma mère
Ne le répète plus
Je le sais trop
Et tu ne veux plus attendre que je t’attrape la lune au lasso
Et la vie et ta vie
Est-elle plus belle aujourd’hui
Que tu m’as jeté que tu m’as chassé comme le pire de tes ennuis

Refrain
Pauvre Garçon
Pauvre Garçon
Pauvre Garçon
Pauvre petit con

Maintenant que tu sais à peu près tout
Que je ne vaux pas vraiment le coup
Je ne cognerai plus ta tête contre le mur ne m’en veux pas
Je voulais juste que tu t’occupes un peu plus de moi

Refrain

Peut-être tu ne te tailleras même pas le bras
Si tu entends quelqu’un d’autre m’aimer
Quelqu’un d’autre danser
Tout au fond de moi

T’ai-je donné l’amour si mal que ça ma chérie
C’est à dégueuler de vous imaginer les yeux fermés vers une même nuit

Je pourrais sauter dans le vide
Pour t’impressionner
T’imaginer ces quelques instants me regarder tomber
Et si cette fois pour une fois
Tu ne mentais pas
Te voir si belle de tout en bas

Refrain

 

 

 

 

 

Mille ans d’ennui

Titre de l’album « La vie est une truite arc-en-ciel qui nage dans mon cœur » sorti en 2010.

Dans « Mille ans d’ennui », un homme est attristé de voir son amour de jeunesse délaisser, détruite par son mari.

La chanson démarre par un piano guilleret et une rythmique enjouée, cette chanson invoque pourtant un thème désolant : les femmes victimes de violence.

La force des cuivres donne à ce morceau un engagement à déplorer cette situation.

Le vocabulaire est puissant et violant, il ne laisse pas de doute sur la colère et les remords de l’ami d’enfance.

Le style est très proche de celui de Léo Ferré.

Tu prenais ce malin plaisir
A passer et repasser nue, devant la fenêtre
Et moi, je t’épiais de la maison d’en face,
Si jeune bouillonnant, et ma vie qui arrivait
Je t’espionne aujourd’hui encore de temps en temps
Seul et sans amour
Mais je crois que c’est ta fille que j’aperçois là-bas
Tu ne peux plus être si belle

Mille ans d’ennui
Mille ans à pleurer dans la cuisine
Les mains brisées dans l’ignoble vaisselle
Dis-moi si ta vie doit ressembler à ça
Et de ma propre main, j’abattrais ton mari sur le champ
Le salop qui t’a creusé les joues
Et ôté toute envie d’être belle

Quand ta bouche avait encore mille chansons
Et ton cœur mille projets
Il t’a cueilli le salopard
Et de tes vingt prinptemps il a tout défriché
Il n’a laissé que l’ombre d’une fleur désolée
Il n’a laissé que l’ombre d’une fleur

Nous pleurions sur tout ça
L’autre soir avec d’autres tristesses
Etalant nos peaux mortes sur l’immortel comptoir
Nous autres qui aurions pu t’offrir la vie dorée
A toi la plus belle fille de toutes nos jeunesses
Toi que l’on voit vieillir avec le cœur si noir

Tu prenais ce malin plaisir
A passer et repasser nue devant la fenêtre
Et moi, je t’épiais de la maison d’en face
Si jeune, bouillonnant, et ma vie qui arrivait
Je t’espionne aujourd’hui encore de temps en temps
Seule et sans amour
Mais je crois que c’est ta fille que j’aperçois là-bas
Tu ne peux plus être si belle

Je te veux maintenant

« Je te veux maintenant » est le deuxième extrait de l’album « La vie est une truite arc-en-ciel qui nage dans mon cœur »  sorti en novembre 2010.
Cali, le poète sentimental,  est dans la peau un homme amoureux, qu’on imagine rejeté par sa femme. Il utilise des mots durs, poignants, douloureux.
La référence à Léo Ferré renforce l’image de la nostalgie « viens que l’on réveille ce vieux Léo Ferré ».
Le tempo est lent et nous berce jusqu’à nous faire ressentir sa souffrance.
Ce titre nous séduit de par sa mélodie ainsi que par ce style si particulier.
Un clip avec Margot Abascal et Frédéric Andrau réalisé par Diastème,  illustre cette chanson.

Viens, attrape ma main, arrache-toi à ta mort quotidienne
Mon vieil amour qui ne voit plus devant
Qui n’a plus que ma main pour mourir dans la tienne
Viens attrape mes yeux comme avant, comme avant
Viens, hisse-toi à bord du beau miraculé
Cet amour qui a tout traversé
Ma vieille soeur qui boite et ne s’aperçoit plus
Des arbres tous brûlés et des oiseaux déçus.
Je te veux, je te veux, maintenant
Mon amour, je te veux maintenant
Je te veux, je te veux, maintenant,
Mon amour, je te veux comme avant
Viens que l’on réveille, ce vieux Léo Ferré
Serrons-nous dans sa nuit, et tournons, et tournons
A la voix du chien fou qui hurle pour damner
Nos fils et nos filles jusqu’à l’éternité
Viens t’allonger tout près, je suis ton dernier mort
Ferme les yeux ma douce et rappelle-toi
Tous les gestes brûlants, rappelle- toi encore
Ma bouche crépitant dans ton ventre amoureux
Je te veux, je te veux, maintenant
Mon amour, je te veux maintenant
Je te veux, je te veux, maintenant
Mon amour, je te veux, comme avant
Faisons l’amour encore en nous tenant la main
Mes yeux sont des putains qui n’ont fait le trottoir
Qu’avec toi dans le coeur
En partant la beauté n’a pas pillé l’amour,
mon amour
Je te veux, je te veux, maintenant,
Mon amour, je te veux maintenant,
Je te veux, je te veux maintenant,
Mon amour, je te veux comme avant

photo de Mathieu Morelle

elle a mal

La  thématique de la violence est familière pour Cali, il l’a déjà évoqué, entre autre, dans  la chanson « Mes Vieux Cinglés » de  l’album « Vernet-les-Bains »  en 2012.

Dans « Elle a mal » titre de l’album les « choses défendues », Cali décrit, sans fard, la violence conjugale.

Inspiré par la  légende du rock, Bruce Springsteen, il raconte avec  précision l’histoire d’une femme battue par son mari. Il a expliqué s’être imaginé  à la façon de  Springsteen, dans la pièce où l’histoire se passe, invisible, témoins de cette scène, il observe et raconte…

Cali ne s’interdit rien, il peut aller très loin dans l’écriture.

Dans ce texte on remarque une pose tendresse : « Alors elle pense à sa grand-mère /A sa peau, c’était doux /Il n’y a pas plus doux qu’une peau de grand-mère /Surtout dans le cou ».

La fin de cette histoire est vécue par beaucoup de victimes . Jusqu’au dernier couplet on comprend que la femme ne quittera pas son mari, la vie continue.

Cette chanson est réaliste : plus de 80% des victimes de violences conjugales se taisent…

Il prend le couteau et il hurle
Il la tient par la gorge
La tête collée sur la table
Elle a mal

Elle est peut-être encore belle
Mais deux traces jaunes et bleues lui bandent les yeux
Allongée sur la table
Elle a mal

Il n’a plus le même visage
Celui qu’elle a aimé la première fois
Non ce sont d’autres yeux
Qu’elle ne connaît pas

Une autre bouche, d’autres doigts
Qui lui serrent le cou
D’autres mains qui lui font mal

Il la cogne encore un moment
Et il hurle encore un moment
Sur la joue, dans le ventre, derrière la tête
Elle a mal

Et puis il se met en boule sur le sol comme ça
Et puis il gémit et il pleure tout bas
Il lui dit qu’il l’aime
Elle a mal

Elle est vivante
Le calme est revenu
Elle est vivante
Mais ça ne se voit plus

Elle ne dira rien
Elle le prendra dans ses bras
Elle ne dira rien encore une fois

Allongée sur la table
Ses petits poings serrés comme si elle retenait du sable
Elle fixe le plafond
Elle pleure sans pleurer

Alors elle pense à sa grand-mère
A sa peau, c’était doux
Il n’y a pas plus doux qu’une peau de grand-mère
Surtout dans le cou

Elle reconnaît ce visage
C’est le même que la première fois
Elle a aimé ce visage, cette bouche
Ces yeux, ces doigts

Maintenant elle sourit
Autour de son cou
Sa petite croix est toujours là
Elle est vivante
Ils pleurent tous les deux
Elle le prend dans ses bras

https://www.violencequefaire.ch/ 

Cali Elle a mal Puygouzon 2017

comme j’étais en vie

Ce titre est extrait de l’album  « l’Espoir » sorti en 2008.

Dans cette chanson Cali décrit un moment précieux et indispensable de sa vie : La fête de Fillols, les lampions , l’orchestre…

Fillols est un village situé dans les Pyrénées Orientale près de Vernet-les-Bains. Pendant 3 jours, chaque année, une fête authentique se déroule sur la place du village au pied de église avec des costumes ancestrales,  une scène qui accueille des orchestres, dont un  « Lithium »,  groupe dont l’artiste a fait partie. Une occasion de se retrouver en famille et entre amis. C’est un moment qui permet de s’abandonner en toute quiétude.

Cette ballade exprime à quel point cette fête lui permet de réaliser que la vie est précieuse qu’elle lui permet de vivre un instant de vrai vie.

La musique soul qui accompagne les paroles souligne l’émotion ressentie pendant cet instant de bonheur…

J’étais dingue de toi, prêt à toutes les conneries, prêt à faire n’importe quoi
Je me souviens de ces quelques pas que tu m’avais appris
Pour valser sous les feux mon amour
Je me souviens des lampions et de l’orchestre
Et les autres riaient, on tournait, maladroits
Mais la nuit nous appartenait
Et puis quand tu m’as dit
Laissons-les boire à notre amour qui hurle
Putain
Comme j’étais en vie

Et j’embrassais tes doigts
Et j’embrassais tes yeux
J’étais dingue de toi, je n’avais plus besoin de perdre
Tu m’as pris par la manche et dans cette petite rue
Nous brûlions l’un près de l’autre
Putain
Comme j’étais en vie

Je me souviens de notre dernier mot, le plus inoubliable
Et de tes lèvres qui brillaient dans le soir
Et puis on a rejoint les autres dans les rires, le bonheur et le vin
Tu venais de temps en temps, délicieuse, prendre ma bouche
Mon Dieu comme j’étais beau
Putain
Comme j’étais en vie

J’étais dingue de toi, prêt à toutes les conneries, prêt à faire n’importe quoi
Je me souviens de ces quelques pas que tu m’avais appris
Mon Dieu, comme j’étais beau

je ne te reconnais plus

Quand il chante Je ne te reconnais plus (titre de l’album l’espoir) avec Olivia Ruiz, Cali  dénonce autant l’amour déçu que la France d’aujourd’hui.

l’album a été, en partie, réalisé par Mathias Malzieu (chanteur de Dionysos), il  n’a pas pu s’abstenir  de jouer du  ukulélé sur ce morceau.

La musique  à une rythmique groove rap limite hip hop nonchalante….elle  accentue le poids des mots pour nous permettre de nous rendre compte de la méchanceté des paroles.

Cette chanson s’apparente à  tu te laisses aller de Charles Aznavour où le mari dit les pires choses à sa femme.

CALI et OLIVIA RUIZ
CALI et OLIVIA RUIZ

Je ne te reconnais plus, ton allure et tes faux seins
Quand tu descends notre rue
Tu apprends à écrire maintenant, de la main droite il parait
Tu écoutes le jazz maintenant, juste pour être accepté
Dans ce genre de soirée

Je ne te reconnais plus, tu as même changé la façon
De tenir ta cigarette
Ton père était un maçon, ta mère continue ses ménages
Leur as-tu caché ça aussi ?
Iras-tu vomir à la fin du repas, juste pour garder ta ligne
Dis moi, as-tu honte aussi de moi?

Je ne te reconnais plus, je m’en fout de toute façon
J’ai le souvenir de cette fille, plate comme un jeune garçon
Un peu gauche et qui insultait, le monde entier quand elle avait trop bu
Je me souviens je l’aimais, je ne la reconnais plus

 

Il y a une question

Il y a une question titre du premier album l’amour parfait de Cali.

Dans ce texte le compositeur déclame une liste de question qu’il se pose. Il doute sur les sentiments de sa bien-aimée . Il veut être rassuré.

Trois questions sont hors contexte elles sont inattendues et rompt la liste du questionnement  amoureux.

Le premier refrain « Ou vont  les canards quand il fait trop froid , » est inspiré du livre  l’Attrape-cœurs de J.D. Salinger que l’on a retrouvé sur David Chapman, l’assassin de John Lennon. Dans le roman le jeune Holden Caulfield  pose une question essentielle : « Vous savez pas par hasard où vont les canards quand le lac est complètement gelé ? »

Dans sa chanson Cali ose  la phrase «Combien de jours de deuil à la mort de Johnny ?». Il explique ne rien n’avoir contre l’interprète, mais déteste le décorum qu’il y avait autour de lui. Tout ce qui a été fait pour les soixante ans de Johnny Hallyday, lui ont semblé indécent. Il a expliqué dans la presse « En fait, j’ai écrit cette chanson après avoir été terrifié. J’étais dans une manif d’intermittents et, devant moi, il y avait le sosie de Johnny, à droite, l’affiche du film de Johnny, à gauche une pub sur le dernier DVD de Johnny et derrière la une de « Match » avec Johnny et sa femme. Et quand je rentre chez moi, l’émission sur le compte à rebours de ses 60 ans. Trop c’est trop. La question est venue de là. »

Penses-tu à moi comme je pense à toi?
Penses-tu à ça, aussi souvent que moi?
Penses-tu que c’est la bonne cette fois?
Penses-tu pouvoir me faire oublier la conne d’avant toi?
Suis-je bien fait pour toi?
Dans 2000 matins est-ce que ma tête te reviendra?
Suis-je aussi bien foutu que voudraient le sentir tes doigts?
Quand ils partent à l’éclaireur me chercher sous les draps?
Est-ce que ça va sourire pour nous si l’on croise les doigts?
Est-ce que l’on pourrait se perdre tout d’un coup comme ça?
Aurais-je assez de talent?
Pour que tu m’aimes tout le temps?
Approche
Il y a cette question qui ne me lâche pas
Où vont les canards quand il fait trop froid?
Penses-tu rester toujours tout près de moi?
Saurais-je mieux t’aimer que celui avant moi?
Pourrais-tu mourir dans le creux de mes bras?
Est-ce que la jalousie nous dévorera?
Toutes ces questions qui me tiennent
Toutes ces questions qui me saignent
Approche
Il y a une  question qui ne me quitte plus
Sur quoi tirent les chasseurs quand ils ont trop bu?
Pourrais-tu me descendre quand la rage monte du fond de toi?
Pourrais-je renifler le fond de tes culottes quand tu n’es pas là?
Croqueras-tu toujours ma bouche avec autant de foi?
Croque ma bouche
Croque la
Croque la …Ho
Aller Approche
Il y a cette question qui hante mes nuits
Combien de jours de deuil à la mort de Johnny?

 

 

 

C’était beau

C’était beau titre extrait de l’album L’âge d’Or sorti en 2015.

Dans c’était beau , Cali exprime les pensées d’un homme qui se souvient de ses jeunes années. Ce n’est pas de la nostalgie,  c’est un message à ses enfants. Pour lui nous avons toujours besoin d’un refuge, un endroit où nous avons construit notre vie.

L’artiste affirme que le bonheur passe par les souvenirs : « On doit se les construire dès l’enfance, être à fond dans la vie. » Il se remémore les souvenirs d’enfant, le Foot, la pêche, le Vélo, le parc du Casino, le Belvédère …

Toute personne ressentira ce sentiment un jour ou l’autre.

Il parle de choses qui fond du bien.

La musique composée par Steve Nieve commence lentement puis évolue en pop rock avec une odeur des années 80, elle nous guide pour  visualiser les mots de Cali.

Est-ce qu’on devait s’attendre à ça
Est-ce qu’on pouvait vraiment savoir
Qui aurait pu nous le dire

A partir d’un certain âge
On a plus de raisons de pleurer
Que de rire

Je voudrais encore aller pécher
Faire du vélo et puis tomber
Et encore les entendre rire

Le bruit des enfants dans la cour de l’école
La main de mon père sur mon épaule
L’été qui arrive et les jours qui s’étirent

C’était beau, c’était beau, c’était beau crois-moi
c’était beau, c’était beau crois moi
C’était beau, c’était beau, c’était beau crois-moi

Jouer au foot sur la place du village
Mettre des pulls pour faire les cages
Marquer un but et hurler

Embrasser une fille trop tôt
Dans le parc du casino
Commencer à souffrir pour de vrai

C’était beau, c’était beau, c’était beau crois-moi
C’était beau, c’était beau crois-moi

Je voudrais sonner aux portes et puis courir
Vivre sans savoir qu’on va mourir
Être amoureux encore à crever

Aller au cimetière la nuit
Et sursauter au moindre bruit
Monter au belvédère et regarder vers mai

C’était beau, c’était beau, c’était beau crois moi
c’était beau, c’était beau crois moi

Est-ce qu’on devait s’attendre à ça
Est-ce qu’on pouvait vraiment savoir
De toutes façons je ne t’aurais pas écouté me le dire

A partir d’un certain âge
On a plus de raisons de pleurer
Que de rire

C’était beau, c’était beau, c’était beau crois-moi
C’était beau, c’était beau là bas