Notre amour est un pitbull

Éparpillés, un recueil de poésie publié aux Éditions Invenit sorti le 6 novembre 2020.

Invenit a créé une nouvelle collection, baptisée « Le chant des possibles », imaginée et dirigée par Eric Poindron écrivain, critique, éditeur, collectionneur. Les trois premiers titres sont des ouvrages de Cali, Baptiste Beaulieu et Marc Dufaud.

Le recueil de Cali regroupe des écrits et quelques ébauches de chansons. L’auteur parle de sa vie, de ses proches, de ses héros, de ses modèles, de ses rêves, de ses regrets, de ses doutes… Des textes écrits par-ci par-là, sur plusieurs années, sur la route.

A chaque instant l’auteur est à la recherche de vibration et de pureté. Il nous fait voyager dans ses souvenirs. Il extériorise ses humeurs, et ses émotions. Un besoin de dépecer son cœur. Il rend hommage à ceux qu’il aime et qu’il admire. Les textes sont très personnels, ils expriment des sentiments universels.

Eric Poindron permet à Cali de dévoiler au grand public sa plume poétique, sa façon bien personnelle de se libérer par les mots et les sons.

Dans l’Amour est un pitbull Cali utilise une métaphore. Avec beaucoup d’imagination, il fait un rapprochement entre l’Amour et un pitbull. L’Amour peut être violent, effrayant dangereux. Ce texte est une suite d’images qui insistent constamment sur cette ressemblance et qui finalement nous donne une impression d’évidence.

Un pitbull éduqué ne présente-il pas une certaine douceur, le calme et la fidélité même s’il doit être sorti muselé et en laisse ? Mais certes, quand il attaque il ne lâche rien, « il nous tient ».

notre Amour est un pitbull
je le caresse dans le sens du poil
je sais qu'il peut m'arracher le bras à tout
 moment
si tu lui remets cette muselière
je l'abattrai froidement
notre Amour est un pitbull
il nous dévorera un jour sans pitié
personne ne me pleurera
car lequel de nous deux à l'air de l'assassin
quand je le promène dans la rue
à l'heure du couvre-feu
quand la bave coule de ses lèvres
il se traîne en grognant autour
des dernières ruines de notre sale histoire
alors je n'entends plus que le bruit des mes
 doigts maigres
qui parcourent ta peau
comme des troupes lâchées dans la nuit
je devine leurs gémissements apeurés dans le 
 noir
notre Amour est un pitbull
il fallait s'en débarrasser quand il était encore
 temps
tu savais comme moi qu'il était enragé
assassin tueur
notre Amour est un pitbull
il nous tient

otre amour est un pitbulest un exemple de la puissance de l’écriture de Cali. Il compare l’amour à un pitbull. placer les mots là ou ça fait mal souffrance douleur cruel.. il ne peut pas s’en échapper. il va a l’extreme

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Eparpilles.jpg.
Eparpillés Cali – Le chant des possibles

Tout ce qui ne reviendra plus

« Tout ce qui ne reviendra plus » est un titre de l’album « l’âge d’or » sorti le 9 mars 2015.

Cali évoque ses souvenirs d’enfance. Toutes ces choses qui l’on aidé à grandir : Son institutrice, ses premiers mots, les copains, ses premiers amours, le Rugby, sa maman.

Des périodes qu’il a aimé mais qui ne reviendront plus. 

Un besoin de parler de sa vie, de sa famille, de tout ce qui le rattache à l’enfance. Ce sont bien sûr des moments de bonheur, mais aussi de douleur et d’émotion. Cali ne veut pas être nostalgique mais souhaite se souvenir des instants de grâce de pureté. Un tournant vers l’avenir. Tous ces souvenirs sont ses bagages pour la vie. Ils lui ont permis de devenir l’homme qu’il est aujourd’hui. Nous avons tous besoin de notre passé. 

En hommage au monde du ballon ovale, il se souvient de « Casque d’or » (surnom de l’ancien joueur de rugby français Jean-Pierre Rives), et de Roger Couderc et de « Bala » (Pierre Albaladejo) qui commentaient les matchs à l’époque. 

Ce texte écrit en rimes plates puis en rimes croisées réveille notre mémoire. La musique a été co-écrite avec David François Moreau rencontré fin 2013, sur une émission du Téléthon en compagnie de Bénabar et Patrick Bruel. Une ballade piano-voix au début, puis un rythme qui nous fait voyager…

Ce morceau a eu un réel succès médiatique, une version remixée plus rock est sortie (Ogeville mix). Dans cet version le premier « pont » a été exclus. Certainement parce qu’il ne correspondait pas à l’ interprétation que l’artiste a voulu donner à cette adaptation électrique. 

Devant la poste la fête foraine
Des camions rouges échoués qui se traînent
Et un cheval la bave aux dents
Crevé de venir tourner tous les ans

Un stylo plume qui rate
Et le buvard qui boit les pattes
De mouche sur un cahier qui tend
C’est comme un petit carreau blanc

Tout ce qui ne reviendra plus
Tout ce qui ne reviendra plus
Tout ce qui ne reviendra plus

Rue de l’école Mme Cazes
Nous offre nos premières phrases
Ces mots qu’on accroche comme des trains
Ces fautes qu’on pique chez le voisin

Se coudre ses meilleurs copains
Sur le cœur jusqu’à la fin
Partager jusqu’au dernier pou
Toutes ces joies, tous ces chagrins, tout, tout, tout

Tout ce qui ne reviendra plus
Tout ce qui ne reviendra plus
Tout ce qui ne reviendra plus

Et dans le parc du casino
Avaler des lèvres trop tôt
Mourir d’amour c’est trop violent
Quand on a tout juste 10 ans

La fille qui est venu et qui a coupé
Le premier cœur qu’on a montré
Et la renifler comme un chien
Chez toutes les autres jusqu’à la fin

Tout ce qui ne reviendra plus
Tout ce qui ne reviendra plus
Tout ce qui ne reviendra plus
Tout ce qui ne reviendra plus

A la télé Casque d’or qui saigne
Comme un taureau loin de ses champs
Et Couderc et Bala qui peignent
Le mot Rugby sur mes dix ans

Et mes six ans dans tes robes
Mes bras qui ne te lâchent plus
Et quelqu’un qui ferme la porte
Où es-tu maman, où es-tu ?

Cali : "le rugby, c’est une chanson d’amour"
© Crédit photo : photo archives Emilie Drouinaud