Notre amour est un pitbull

Éparpillés, un recueil de poésie publié aux Éditions Invenit sorti le 6 novembre 2020.

Invenit a créé une nouvelle collection, baptisée « Le chant des possibles », imaginée et dirigée par Eric Poindron écrivain, critique, éditeur, collectionneur. Les trois premiers titres sont des ouvrages de Cali, Baptiste Beaulieu et Marc Dufaud.

Le recueil de Cali regroupe des écrits et quelques ébauches de chansons. L’auteur parle de sa vie, de ses proches, de ses héros, de ses modèles, de ses rêves, de ses regrets, de ses doutes… Des textes écrits par-ci par-là, sur plusieurs années, sur la route.

A chaque instant l’auteur est à la recherche de vibration et de pureté. Il nous fait voyager dans ses souvenirs. Il extériorise ses humeurs, et ses émotions. Un besoin de dépecer son cœur. Il rend hommage à ceux qu’il aime et qu’il admire. Les textes sont très personnels, ils expriment des sentiments universels.

Eric Poindron permet à Cali de dévoiler au grand public sa plume poétique, sa façon bien personnelle de se libérer par les mots et les sons.

Dans l’Amour est un pitbull Cali utilise une métaphore. Avec beaucoup d’imagination, il fait un rapprochement entre l’Amour et un pitbull. L’Amour peut être violent, effrayant dangereux. Ce texte est une suite d’images qui insistent constamment sur cette ressemblance et qui finalement nous donne une impression d’évidence.

Un pitbull éduqué ne présente-il pas une certaine douceur, le calme et la fidélité même s’il doit être sorti muselé et en laisse ? Mais certes, quand il attaque il ne lâche rien, « il nous tient ».

notre Amour est un pitbull
je le caresse dans le sens du poil
je sais qu'il peut m'arracher le bras à tout
 moment
si tu lui remets cette muselière
je l'abattrai froidement
notre Amour est un pitbull
il nous dévorera un jour sans pitié
personne ne me pleurera
car lequel de nous deux à l'air de l'assassin
quand je le promène dans la rue
à l'heure du couvre-feu
quand la bave coule de ses lèvres
il se traîne en grognant autour
des dernières ruines de notre sale histoire
alors je n'entends plus que le bruit des mes
 doigts maigres
qui parcourent ta peau
comme des troupes lâchées dans la nuit
je devine leurs gémissements apeurés dans le 
 noir
notre Amour est un pitbull
il fallait s'en débarrasser quand il était encore
 temps
tu savais comme moi qu'il était enragé
assassin tueur
notre Amour est un pitbull
il nous tient

otre amour est un pitbulest un exemple de la puissance de l’écriture de Cali. Il compare l’amour à un pitbull. placer les mots là ou ça fait mal souffrance douleur cruel.. il ne peut pas s’en échapper. il va a l’extreme

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Eparpilles.jpg.
Eparpillés Cali – Le chant des possibles

C’est avec un couteau qu’on fait une chanson

C’est une Chanson de l’album Cavale, un projet aux expressions multiples.

Un poème slamé sur une musique Jazzy composé avec Augustin Charnet.

Cali se plait à déclamer, scander sa poésie sur scène. Le slam qui allie l’écriture et l’expression orale et scénique convient parfaitement à l’artiste. Le rythme est dans la voix. Les paroles sont mises en avant. Le slam est une performance qui demande un publique qui écoute. L’artiste donne, et les oreilles du spectateur reçoivent . Un moyen de rendre la poésie vivante. Des phrases écrites pour être entendues. Cali utilise le slam pour exprimer sa rage, sa révolte, son engagement. Des mots puissants, douloureux s’échappent de son ventre tout en douceur, en poésie.

Cali a utilisé une séquence improvisée sur le tournage du court-métrage « Cavale », réalisé avec Yann Orhan, pour mettre cette chanson en image. Le brillant Valentin Beaufils danse autour du feu emporté par l’instant. Le mélange de la douceur et de la force des mots est saisissant.

Le titre de cette chanson résonne  un peu comme une réponse à la chanson Utile interprétée par Julien Clerc. Etienne RODA GILL, naît le 1er août 1941 à Montauban, dans un camp de réfugiés et décédé le 31 mai 2004, a composé ce texte en 1992 en hommage à la résistance au Chili sous Pinochet : « A quoi sert une chanson quand elle est désarmée »… 

Le slam est né à Chicago, en 1984, dans un bar de jazz appelé le Green Mill Tavern tout comme Gil Scott-Heron reconnu pour ses chansons-poèmes et textes engagés spoken word , The Revolution Will Not Be Televised.

En France, Léo Ferré fut un des premiers artistes à enregistrer des chansons uniquement parlées sur un fond musical. Les chiens, Il n’y a plus rien, Et Basta

C‘est avec un couteau qu’on fait une chanson est une composition audacieuse qui marquera les mémoires.

« C’est avec un couteau qu’on fait une chanson ». Image du film de Yan Orhan.https://www.facebook.com/7655491687/videos/1186859674991500
C'est avec un couteau qu'on fait une chanson
Vas-y, va braquer, va traquer la chanson
Faut la suivre la nuit
Dans la nuit tout au fond
C'est avec un couteau qu'on fait une chanson
La coincer contre un mur
Et lui glisser la lame
Sous la veine du cou
Donne moi tout, donne moi tout
Mais faut pas la tuer
Si tu peux la tue pas
Braque la, enfuis-toi
Va te cacher là-bas
C'est avec un couteau qu'on fait une chanson
Et tu seras sa putain quand ton ventre aura faim
Quand ton corps hurlera et puis plus rien à boire
Dans une rue de Paris
Dans une salle obscure
Au pied d'une montagne
Entre des cuisses 
contre un mur
Dans les yeux d'un enfant qui perd une maman
Sous un chagrin trop lourd
Dans un lit sans amour
C'est avec un couteau qu'on fait une chanson
C'est avec un couteau qu'on fait une chanson
Vas-y, vas-y respire
Elle est là ta chanson
C'est un joli moment qui passe dans le vent
C'est un papillon bleu quand soudain t'es heureux
C'est un papillon rouge comme un drapeau mourant
C'est un papillon blanc comme un lit d'hôpital
C'est un papillon noir la plus belle chanson
Elle parle de l'espoir ou de la mort au fond
Elle parle de l'amour
Elle parle d'une larme
Qui pousse ou bien qui fond
C'est avec un couteau qu'on fait une chanson
C'est une photo qui traîne depuis tu ne sais plus
Une sourire jauni qui a presque disparu
Un visage griffé par le temps qui est trop con
Vas-y, vas-y pleure, elle est là ta chanson
C'est des miettes qu'on pousse de la paume de la main
C'est un enfant volé à un père qu'a plus rien
C'est un bon pain qu'on coupe collé sur la poitrine
C'est tous nos cheveux blancs qu'on tient comme un bouquet
C'est l'odeur d'une fenêtre ouverte sur la Chine
Bas-toi contre le vent elle est là ta chanson
C'est avec un couteau qu'on fait une chanson
Ces deux traits comme deux lèvres collées sur un tableau
Pour dire c'est égal c'est la mort ton taureau
C'est l'ouvrier de Ford qui a perdu son boulot
Et qui titube en pleurs dans une rue de Bordeaux
C'est un môme qui chaparde et qui court dans la nuit
Et qui respire fort derrière un mur, blotti
C'est la police qui passe et qui ne le voit pas
C'est un ami qui pleure et qu'on prend dans les bras
C'est toi
C'est toi

On ne se lâchera pas la main

La mythique salle parisienne de concerts et spectacles du Bataclan, où se produisait le groupe de rock américain Eagles of Death Metal, a été la cible de l’attaque la plus sanglante lors des attentats du 13 novembre 2015 à Paris. 90 personnes sont mortes lors de l’assaut de trois kamikazes djihadistes de l’Etat islamique, sur un bilan total de 130 tués lors de ces multiples attaques. 

Cette nuit là Cali se produisait en concert à Brives-Charensac avec son groupe. 700 personnes étaient venues l’acclamer à la Maison pour tous. L’ambiance était à son comble. A la sortie du concert les visages se crispaient les uns après les autres. Les portables sonnaient. Quelque chose de grave se passait. Des gens partirent d’autres restèrent atterrés, désorientés devant le bar…Passer du rire aux larmes… Une incompréhension totale. L’équipe du chanteur allait et venait entre le bar et les loges sans trop savoir que faire. Cali finit par sortir de sa loge tête baissée pour se diriger vers le bus de la tournée…

Alors qu’il était dans son studio Cali déclara avoir écrit dans un état de tristesse « on ne se lâchera pas la main » avec Julien Lebart au piano et Mélody Giot au violoncelle. Chanson mise en ligne dès le 16 novembre 2015 mais jamais enregistrée sur un album.

le 19 Décembre 2015 dernière date de la tournée à Perpignan. Cali choisit de jouer cette chanson qu’il n’a joué qu’une seule fois et qu’il souhaite jouer pour la dernière fois accompagné de Mélody Giot et Julien Lebart. Ce moment restera unique. A la fin de la chanson Cali détruit le texte de ce poème avec rage et colère comme pour ne plus avoir à revivre cet instant…

En 2016 Cali enregistre « tout va recommencer« . chanson sur la vie après les attentats du 13 novembre 2015.

Le 13 mars 2017 Cali se produit au Bataclan pour son spectacle « seul en scène ». Désormais dit il, « chaque concert au Bataclan sera un hommage à ceux qui y ont perdu la vie. J’ai répondu présent de suite parce que c’est une salle formidable et je ne veux pas qu’elle devienne un tombeau… » Grande émotion quand le chanteur traversa le public un doigt sur la bouche pour demander le silence. Ce silence durera jusqu’à son retour sur scène ou il poursuivra, les larmes au yeux, »1000 cœurs debout ».

En septembre 2020, le procès des attentats du 13 novembre 2015 s’est ouvert pour six mois devant la cour d’assises spécialement composée de Paris. Prévu en janvier, il a dû être reporté en raison de la pandémie de Covid-19. Un procès d’une ampleur exceptionnelle, 1 765 parties civiles physiques et morales, plusieurs centaines d’avocats et de journalistes pour une attaque terroriste de masse, la plus meurtrière en France depuis la Seconde Guerre mondiale.

Je pause une bougie sur le rebord de la fenêtre
Mon voisin lui aussi allume aussi sa bougie
Alors on se sourit
On ne se connaît pas très bien
Mais ce soir on sait on ne se lâchera pas la main
 
On regarde dans la même direction
Ce ciel qui n’a plus d’horizon
De la fumée s’envole de nos bouches
Par ce putain de mois de novembre
Par cette nuit laide qui se couche sur cette trop longue journée d’après
 
En face d’autres bougies sur d’autres fenêtres
Comme une guirlande d’étoiles jusqu’à demain
On ne se connaît pas bien
Mais ce soir je sais mais ce soir on sait
On ne se lâchera pas la main.
 
Un petit vent frais se lève
Et ma flamme ne bouge pas
La sienne si elle monte droit belle et fière
Dans la nuit alors encore on se sourit
 
Ce soir on compte nos enfants morts
Paris t’es pas belle quand tu dors
On ne se connaît pas bien
Mais ce soir je sais
Mais ce soir tu sais on ne lâchera pas la main.
Cali on ne se lâchera pas la main – Perpignan – 2015

A deux pas

« A deux pas  » titre de l’album « les choses défendues » sorti en novembre 2016.

A la première écoute, cette chanson semble très différente.

Après plusieurs écoutes on se rend contre qu’elle est vraiment prodigieuse.

La musique  est très opposée à toutes les autres musiques de Cali.

Même la manière de chanter de Cali est unique. Au début ça déstabilise puis on comprend que la musique accompagne magnifiquement bien le texte.

Les paroles de cette chanson sont très inattendues, à la première écoute, on se demande bien ce que Cali a voulu raconter.

Nous sommes tellement pris par la musique que le texte semble secondaire mais très vite on comprend qu’il s’agit peut-être d’une  histoire d’amour qui n’aura jamais lieu, par la peur de franchir ses deux pas  « de trop ».

Nous pouvons imaginer aussi le projet d’ un mariage qui fait peur (« les vitraux du Chagall immortel de la cathédrale de Metz », « deux pas c’est toute une vie à baisser la tête timide », « une vie à ne jamais oser enjamber à sauter dans le vide »).

Est-ce un homme troublé ou un homme amoureux qui hésite à franchir le cap du mariage …..

A deux Pas
Cali

Vous êtes là, devant moi
Et vos cheveux qui coulent
Sur votre dos si beau
Et le soleil qui perce votre robe
Et qui se glisse entre vos jambes
Jusqu’en haut
Et par vos fesses je vois les vitraux
Du Chagall immortel
De la cathédrale de Metz
Vous êtes là à deux pas
Vous êtes là ci belle

Vous êtes là à deux pas
Deux pas c’est toute une vie
A baisser la tête timide
Une vie à jamais oser enjamber
A sauter dans le vide
A rester dans sa chambre
A bouffer le verbe aimer
Vous êtes là à deux pas
Juste là devant moi

Vous êtes prête devant moi
Et mon coeur voudrait mordre
Mais mes jambes ne peuvent pas
Deux pas il n y a que le bras à tendre
Vous êtes là à deux pas

Alors je baisse la tête
et je retourne là bas
Vers le bruit de la vie
Ce soir dans ma chambre vide
En reniflant votre dos
Je brûlerais stupide
encore une fois c’était deux pas de trop.

Ecoute-moi jusqu’au bout

« Ecoute-moi jusqu’au bout » , duo  émouvant de l’album « (des) couleurs manifestes »  de MontparnassE  sorti le 24 novembre 2017.

Cali et Philippe Deyrieu se sont rencontrés aux Francofolies de Spa en Belgique et ont chanté plusieurs fois ensemble sur scène.

De passage à Paris Cali a écouté les chansons du nouvelle album de MontparnassE et, un peu  plus tard en toute humilité, il a spontanément écrit le texte de cette chanson sur la musique de son ami.

De cette collaboration est née une chanson très symbolique.

Le clip est réalisé par  Ulysse Thevenon.

Ecoute-moi jusqu’au bout
Je viens t’offrir
Le plus beau poème d’amour
Sur nous

Ecoute-moi jusqu’au bout
Je viens pleurer
Le plus beau poème d’amour
Fou

Ecoute-moi jusqu’au bout
Et même si j’ai bu plus que quatre
Je tiendrais l’allumette jusqu’au bout

Ecoute-moi jusqu’au bout
j’ai eu si peur d’aimer
Mais pas juste aimer
de t’aimer toi
J’avoue

Les gens qui s’aiment vraiment
Se tiennent la main
La main dans la nuit
Les gens qui s’aiment vraiment
S’embrassent debout debout
Sous la pluie
S’embrassent debout
Ecoute-moi jusqu’au bout

Ecoute tout tout tout tout
Est-ce-que tu tiendras l’allumette
avec moi jusqu’au bout

Les gens qui s’aiment vraiment
Se tiennent la main
La main dans la nuit
Les gens qui s’aiment vraiment
S’embrassent debout debout sous la pluie
S’embrassent debout
Ecoute-moi jusqu’au bout
Debout sous la pluie
S’embrassent debout…
Ecoute-moi jusqu’au bout
Ecoute-moi jusqu’au bout jusqu’au bout
Ecoute-moi

Ecoute-moi jusqu’au bout
Je viens t’offrir
Le plus beau poème d’amour
Sur nous…

Cali MontparnassE écoute-moi jusqu’au bout (Photo Lo Bricard)

Je ne vivrai pas sans toi

« je ne vivrai pas sans toi » est une chanson de l’album Menteur. Cali a écrit cette chanson au Canada, sur une route rectiligne entre Montréal et Québec City. C’est un titre très violent. il est inspiré du déchirant  livre 107 ans à la fois poétique et destructeur  de Diastème. Il raconte l’histoire d’un adolescent, Simon, 16 ans, qui est interné dans une institution psychiatrique parce qu’il aimait trop Lucie, qui venait de rompre avec lui, il s’est livré à un certain nombre d’actes malheureux (fugues, scarifications, agressions…).

Cali a réussi à écrire une chanson qui reflète exactement le plein d’émotions et de souffrance décrit dans le récit de Diastème.

Même si tu ne ressens plus rien
Sache que les bouts de mes doigts
Ont l’odeur de ta peau
Depuis toi et moi
Et qu’il faut beaucoup plus que des seaux de mots
Pour emporter tout ça, pour nettoyer tout ça

Emma écrit sans le « a »
C’est dur d’écrire un « a »
Au cutter sur la peau
J’ai tellement froid, serre-moi plutôt
Que de penser à ça
Que je voulais mourir pour toi

Emma écrit sans le « a »
C’est dur d’écrire un « a »
Le « m » glisse si bien
Le « e » c’est du nougat

Je ne vivrai pas non
Je ne vivrai pas non
Je ne vivrai pas Sans Toi

Bien sûr je ne suis pas bien beau
Depuis que le fantôme de ton ombre
Me tourne le dos
Je ne suis pas bien sûr que cela te ramènera
Ecrire ton nom au cutter sur le bras

Pourquoi tu ne m’as pas assez serré
Petite soeur petite fleur
A me faire péter le coeur de bonheur
Tu ne l’as jamais entendu hurler
A la vie mon coeur, à la vie mon coeur

Emma écrit sans le « a »
C’est dur d’écrire un « a »
Le « m » glisse si bien
Le « e » c’est du nougat

Je ne vivrai pas non
Je ne vivrai pas non
Je ne vivrai pas Sans Toi

J’ai posé mon cadavre au milieu de ta route
Je voulais tellement que cela te touche un peu toutes ces gouttes
Glissant de mes mains comme un lacet rouge une petite autoroute
Vers plus rien, vers plus rien

Tu as craché mon nom dans le vent
Et puis tes petites mains ont caché tes petites dents
Et puis tu as pleuré et puis tu as hurlé
Qu’est ce que tu as fait, tu as hurlé qu’est ce que tu as fait

J’ai eu peur de te voir si effrayée
Petite soeur petite fleur
Devant mon corps tout déchiré
La vie est si précieuse il paraît mais
Je ne vivrai pas non
Je ne vivrai pas Sans Toi

Je ne vivrai pas non
Je ne vivrai pas non
Je ne vivrai pas Sans Toi

Ce ne sont que quelques égratignures
Je n’étais pas vraiment si sûr
De vouloir mourir cette fois
De vouloir mourir pour toi

Emma écrit sans le « a »
C’est dur de poignarder un « a »
Au cutter sur le bras

Je ne vivrai pas non
Je ne vivrai pas non
Je ne vivrai pas Sans Toi

L’amour est éternel

« L’amour est éternel », le premier single de l’album « Vernet-les-Bains »  paru en 2012.  C’est une pure chanson d’amour et un  entraînant morceau acoustique.  La mélancolique contradiction qu’exprime Cali est rempli de nostalgie.

Cali explique qu’un cow-boy est venu le rencontrer après un concert. C’est un français installé aux Etats-Unis, dans l’Etat du Wyoming. Il possédait un ranch et projetait d’aller du Mexique au Canada à cheval. Il lui a proposé de venir avec lui. Il a accepté.  Il dormait à la belle étoile. Il fallait tout le temps faire gaffe aux grizzlis et aux serpents à sonnette… C’est là, sur le dos d’un mustang qu’il aurait composé le morceau « L’amour est éternel ».

Le clip a été tourné dans les plaines de l’Arizona avec pour fond un couché de soleil et une compilation de baisers de couples de toutes catégories sociales et de tous bords sexuels.

On se réveille chacun
Comme on s’est endormis
Toi comme toujours à droite
Moi à gauche du lit
Je regarde ton dos
Comme une vieille amie
 L’amour est éternel jusqu’à ce qu’il s’arrête
 
On a déjà perdu
Mais pour les autres, il faut tenir debout
Seuls les ivrognes n’ont pas remarqué
Nous descendons peureux on fond du fameux trou
Je me souviens de l’heure où l’on s’est embrassé
 L’amour est éternel jusqu’à ce qu’il s’arrête
L’amour est éternel
Je me souviens de l’heure où l’on s’est embrassé
L’amour est éternel jusqu’à ce qu’il s’arrête
 
Je me souviens du banc où l’on s’est effleuré
J’étais le plus timide, tu étais la plus belle du lycée
As-tu rêvé d’un autre depuis?
Ai-je rêvé d’une autre vie?
L’amour est éternel jusqu’à ce qu’il s’arrête
L’amour est éternel
Je me souviens de l’heure où l’on s’est embrassé
L’amour est éternel jusqu’à ce qu’il s’arrête
 
J’entends la tristesse t’avaler un peu plus chaque nuit
Je t’entends sangloter du bout de notre trop grand lit
Je voudrais te promettre mais j’ai déjà tellement menti
Seras-tu toujours belle ? auras-tu les mains qui tremblent ?
Ce soir ignoble où tu me crucifieras
De ta voix monotone comme en novembre
« Je me sens jamais aussi seul que quand je suis près de toi »
 
L’amour est éternel
Je me souviens de l’heure où l’on s’est embrassé
L’amour est éternel jusqu’à ce qu’il s’arrête
L’amour est éternel
Je me souviens de l’heure où l’on s’est embrassé
L’amour est éternel jusqu’à ce qu’il s’arrête

Montréal 4.am

L’album « les choses défendues » se termine  magnifiquement par « Montréal 4 a.m. »  Une chanson aussi poignante que troublante : On imagine un homme seul dans un bar perdu, entouré d’un paysage de neige, qui regarde s’éloigner dans un autocar la personne qu’il aime et qu’il va sans doute perdre…En écoutant le titre nous avons l’impression de vivre cette scène. La texture de la voix est singulière à la fois haute et douce.  Cali raconte que pendant l’enregistrement de cette chanson avec son dictaphone ses enfants dormaient juste à côté de lui et il ne voulait pas les réveiller….Cette ballade crépusculaire  nous rappelle une mélodie de Christophe et nous ressentons toute l’émotion d’un artiste fragile, sensible et  à fleur de peau.

Le piano à la fois puissant et délicat, participe réellement à la réussite de ce titre.

Que ce soit la musique ou la voix, cette chanson se démarque du répertoire du chanteur, elle nous surprend un peu plus à chaque écoute.

Cali Montréal 4.am

T’es monté dans le bus qui part là-bas
T’es plus qu’un point qui brille dans le froid
Je ne craignais rien
Je pensais pouvoir tout supporter
Mais cette lumière qui s’en va dans la nuit à jamais

Je t’imagine le nez sur la vitre collé
Tu regardes la première neige magnifique tomber
Autour de toi des fantômes vont peut-être lire
Puis d’autres fantômes essayer de dormir
Au fond de ma veste
Ta préférée, tes clés
Il est encore tôt j’ai besoin d’un café
Tout au bout de la rue clignote une lumière bleue
Je vais aller là-bas me réchauffer un peu

Je pensais pouvoir tout supporter
Mais cette lumière qui s’en va dans la nuit à jamais

Je t’imagine écouter le bruit du moteur
Et la vieille radio sous les pieds du chauffeur
Et le bus qui écrase la neige lentement
Et la route toute droite qui s’étire devant
La serveuse est belle elle sourit sans arrêt
Il y’a quelqu’un quelque part qui sait comment l’aimer
Dehors des bruits de pelle il fait presque jour
Je voudrais rester là dans ce bar pour toujours

Au fond de ma veste
Ta préférée, tes clés
Avec le bleu qui clignote dehors
La neige fait semblant de bouger
Je ne craignais rien
Je pensais pouvoir tout supporter
Mais cette lumière qui s’en va dans la nuit à jamais

Je pensais pouvoir tout supporter
Mais cette lumière qui s’en va dans la nuit à jamais

Dehors des bruits de pelle il fait presque jour
Je voudrais rester dans ce bar pour toujours

C’est quand le bonheur ?

L’album « L’amour parfait » voit le jour le 19 août 2003 sous la direction du producteur américain Daniel Presley. Il contient plusieurs titres qui deviendront des tubes : C’est quand le bonheur ?, Pensons à l’avenir, Elle m’a dit…. Cali obtient  le prix Vincent-Scotto de la SACEM pour « C’est quand le bonheur ? ». Les radios adoptent très vite ce titre, transformant cette chanson en un hymne pour beaucoup de trentenaires en perte d’illusions.  Cette chanson demeure aujourd’hui comme le titre phare de sa discographie.  La musique  avec ses notes de piano empressées, son violon sensible, définit au mieux l’art de  Cali, le mélange du rock et  de la mélancolie.  Les couplets ont été écrits deux ans avant le refrain. Le titre  est répété 24 fois, un titre emblématique pour la radio…. « C’est quand le bonheur ?  » fêtera ses 15 ans d’existence cette année …

Je suis pendu à vos lèvres
espérant le mot
espérant le oui
qui sauverait ma vie

je suis pendu au téléphone
mais qu’y a-t-il de plus moche
un téléphone aphone qui sonne
et personne qui ne décroche

je suis pendu à votre cou
dans le plus beau de mes rêves
mais je ne me réveille jamais près de vous
et j’en crève

je suis pendu sous vos fenêtres
au pied de l’arbre peut-être demain
la petite fleur qui va naître
vous racontera mon chagrin

c’est quand le bonheur ? {x8}

je suis pendu à cet espoir
que vous m’avez soldé
je suis presque sûr l’autre soir
c’est moi que vous avez regardé

je suis pendu par les pieds,
tout rouge et le souffle coupé
à chaque fois que le hasard
me dépose devant votre nez

je suis pendu à la cravate
dans mon costume croque macchabée
il parait que vous faiblissez
devant les hommes bien habillés

je suis tendu c’est aujourd’hui
que je viens vous offrir ma vie
peut-être oserais-je parler
à quelqu’un d’autre qu’à mes pieds

c’est quand le bonheur ? {x8}

et puis ce goût amer
est venu tapisser ma bouche
je viens de conquérir son coeur
mais c’est louche

car qui mieux que ses vieux amants
sait qu’on perd l’amour
aussitôt qu’on le gagne
décidément c’est pas facile tous les jours

c’est quand le bonheur ? {x8}

Tout va recommencer

Titre de l’album « les choses défendues » de Cali sorti en 2016. C’est une chanson sur la vie après les attentats du 13 novembre 2015. La vie qui va recommencer, les terrasses des cafés revivent,  les gens font des projets et vont aller voir des concerts…..Malgré l’ambiance de désespoir, Cali évoque un de ces moments de joie où l’on est si bêtement heureux que tout vous paraît merveilleux. La musique est enjouée mais la tonalité de la voix n’est pas joyeuse, la vie  continue, mais quelque chose a changé….La ballade folk de « Tout va recommencer » est agrémentée d’un violon qui donne envi de danser. Une ambiance singulière et agréable.  Cali a joué au Bataclan le 13 mars 2017 . Un concert plein d’émotion  « J’ai répondu présent de suite parce que c’est une salle formidable et je ne veux pas qu’elle devienne un tombeau… Chaque concert au Bataclan sera un hommage à ces jeunes gens qui n’avaient pas décidé de mourir ce soir là. »

Après les attentats du 13 novembre 2015, Cali a également  écrit une chanson qui s’appelle  » On ne se lâchera pas la main« . Un titre composé spontanément, dans une ambiance de tristesse. Il a enregistré le morceau avec Julien Lebart, au piano et  Mélody Giot au violoncelle. Un message plein de solidarité et d’amour malgré la mélancolie.

Cali

T’as vu c’est le même serveur
Peut-être un peu plus brisé
T’as vu c’est celui qui t’avait dit
« Vous êtes si belle Madame »
Ça nous avait bien fait marrer

Tous les deux on sait
Que tout va recommencer
Tous les deux on sait
Que tout va recommencer

Je dessine sur la nappe
La maison où nos enfants grandiront
Le printemps sera avec nous
Elle te plaît notre grande maison

Tous les deux on sait
Que tout va recommencer
Tous les deux on sait
Que tout va recommencer

Paris était en beauté
Ce matin-là, souviens-toi
Quand on s’est dit je t’aime
Pour la première fois
Tout était drôle, tout était gracieux
Tout était beau
Même le gars sur son vélo
Qui balançait ses journaux

On marche jusqu’au petit jour
Sous la pluie que j’ai tant aimée
Je souffle sur ta menotte
Tu as les yeux fermés
J’embrasse ton front
Qu’ils sentent bon tes cheveux mouillés

Tous les deux on sait
Que tout va recommencer

Paris aura le sourire
Ses amants ne se cacheront plus
Le soleil crachera sa lumière blanche
Comme la bave du cheval
Quand la ligne est en vue
Tu me dis que tu m’aimeras
Toujours
Toujours toujours
Je t’aimerai

Tous les deux on sait
Que tout va recommencer

Paris était en beauté
Ce matin-là, souviens-toi
Quand on s’est dit je t’aime
Pour la première fois
Tout était drôle, tout était gracieux
Tout était beau
Même ce chien qui regardait son maître
Pisser sur son poteau

Cali Bataclan 2017