Giuseppe et Maria

Giuseppe et Maria est la 10 ème chanson de l’album « l’espoir » de Cali. C’est un hommage à ses grands- parents.

Cali est le petit-fils de Giuseppe Caliciuri, qui avait dû fuir l’Italie de Mussolini pour s’engager en 1936 dans les Brigades Internationales et se battre contre Franco en Espagne.  Il rencontre sur le front une infirmière Espagnole du nom de Maria… Lorsque les Franquistes prennent le pouvoir, la famille Caliciuri,  doit  s’exiler. Ils quittent l’Espagne pour rejoindre la France. Cette histoire a inspiré Cali pour écrire « Giuseppe et Maria ». Cette chanson est écrite sous forme de poème. Pour la musique, Cali a choisi la sobriété pour insister sur l’importance du texte . Cette musique lente et douce s’harmonise très bien aux sujets de la guerre et de l’amour.

À l’occasion du 80e anniversaire de la création des Brigades Internationales, les Éditions du Caïman publient un recueil intitulé «  Brigadistes »  ! Cali a imaginé  la lettre qu’écrivit Maria, sa grand-mère, à son mari blessé sur le front de Brunete. « je rêve oui je rêve. Que tu es là, debout au pied de ma couche … ».

Cette histoire  le chanteur est allé la  raconter à la faculté de Nantes, le 27 novembre 2017. Il reviendra à Nantes le 30 mars 2018, à Graslin, dans le cadre du Festival du cinéma espagnol pour  un concert.
CALI Giuseppe et Maria à Agen
CALI Giuseppe et Maria à Agen

À chaque instant ils pourraient arriver, ils pourraient nous surprendre
Enlacés comme ça, ton visage a changé pendant la nuit mon ange
C’est cette putain de guerre qui t’a donné trente ans
Relève-toi, ne pleure plus, il faut fuir maintenant
C’est cette putain de guerre qui t’a donné trente ans
Ne pleure plus, prends les gosses sous le bras et vas-t’en

Laisse les photos sur la cheminée, qu’ils voient le bonheur qu’ils déchirent
Rejoins vite le troupeau des veuves qui grimpent la colline du village martyre
Et vos hommes tiendront, ils tiendront, jusqu’au bout
Plutôt mourir debout que vivre à genoux

Oui, j’ai envie de toi, comme c’est étrange d’imaginer
C’est peut-être la dernière fois…
Oui, je veux te suivre tout là-haut encore une dernière fois
Mon amour je garderai cette nuit dans le ventre
Et tes seins sous ta chemise qui dessinaient ta respiration
Et mes mains sur ta peau qui n’étaient plus les mains fatiguées d’un maçon

Tu sais mon ange, je garderai ces moments dans le coeur
Quand tu hurlais, pour rien, au bonheur
Et les enfants riaient, et le jardin en friche il riait lui aussi
Mon Dieu, tu étais belle

Et j’entendrai vos voix, pendant le dernier souffle je garderai tout ça
La mort ne fait plus peur, comme j’ai de la chance de partir amoureux de toi
Ils me fusilleront peut-être derrière la maison
De chacune des plaies coulera notre amour
Ils me fusilleront derrière la maison
Et c’est à cet endroit que Giuseppe et Maria s’aimeront pour toujours

Si tu entends hurler, au loin, surtout ne te retourne pas
C’est le cri de l’espoir qui monte, qui monte, qui montera là-bas
Etreins fort les enfants et dis-leur que leur père est parti amoureux
Et que tu seras forte, et que tu seras belle, que tu les aimeras pour deux
Et que tu seras forte, et que tu seras belle, que tu les aimeras pour deux

1000 coeurs debout

1000 coeurs debout est une chanson de l’album « L’espoir »  sorti le 4 février 2008 et produit par Mathias Malzieu et Scott Colburn.  1000 coeurs debout est aussi un DVD musical de Cali sorti en 2008. Le concert, réalisé par Didier Poiraud, a été enregistré le 14 mai 2008 à Nantes. Le clip réalisé par Martin Fougerolles a été tourné au Campo Santo à Perpignan. Situé au sud de la cathédrale Saint-Jean-Baptiste , le Campo Santo (ou cloître Saint-Jean) est un cimetière de plan carré, datant du début du 14ème siècle. C’est l’un des plus anciens cimetières de France. 1000 fans ont vécu un moment exceptionnel en participant au tournageCette chanson est souvent chantée pendant les manifestations. Elle est devenue  inéluctable à chaque concert de Cali….

Cali reprendra, avec 1.800 collégiens limousins, une partie de son répertoire sur la scène du Zénith de Limoges, les 14 et 15 juin prochains (1800 coeurs debout)

 

Est-ce que tu vois, toi aussi, quand tu fermes les yeux, quand tu serres le poing,
Haut vers le ciel, est-ce que tu sens l’odeur délicieuse de la liberté
Quand tu craches des soleils, la tête haute, dans le vent, quand tu chantes à tue-tête
A l’amour qui revient, couronné de lauriers

Nous sommes des milliers, un fleuve extraordinaire
Notre force est sublime, elle emportera tout
Et s’ils essaient encore ils se frotteront à mille coeurs debout

Le combat a fait rage, le combat était dur, il a fait des ravages
C’est écrit sur les rides de nos pères ivres de fierté, ils n’ont rien lâché, jamais
Il y a là la victoire qui nous tend des bras d’or
Et puis ces rues qui chantent et ces drapeaux dehors
Je te prendrai la taille et puis nous goûterons à ces instants de vie

Nous sommes des milliers, un fleuve extraordinaire
Notre force est sublime, elle emportera tout
Et s’ils essaient encore ils se frotteront à mille coeurs debout

Est-ce que tu entends l’écho noir du naufrage,
Quand la nuit gémissait, on rampait sous la peur
Et la douleur des autres nous tenait éveillés
Est-ce que tu te souviens de l’enfant africain qui vivait en dessous
De ses parents raflés
Des fusils de la honte qui encerclaient nos écoles, je n’oublierai jamais

Nous sommes des milliers, un fleuve extraordinaire
Notre force est sublime, elle emportera tout
Et s’ils essaient encore ils se frotteront à mille coeurs debout

Est-ce que tu vois, toi aussi
Quand tu fermes les yeux, quand tu serres le poing
Haut vers le ciel, est-ce que tu sens l’odeur délicieuse de la liberté

 

 

Madame Butterfly

Madame Butterfly , chanson du l’album « la vie est une truite arc-en-ciel qui nage dans mon coeur. »  Madama Butterfly est un opéra en trois actes composé par Giacomo Puccini (1858-1924). L’action  se déroule au Japon, dans la baie de Nagasaki, vers 1900. L’officier américain Pinkerton découvre sa future épouse Cio-Cio San (Buterfly) geisha de quinze ans dont la famille réprouve le mariage. Sharpless, le consul des Etats-Unis, déconseille cette union à Pinkerton. Toutefois, le mariage eu lieu. Trois années passent. Rentré aux Etats-Unis, Pinkerton n’a donné aucune nouvelle à Butterfly, qui ne cesse d’attendre son retour, persuadée que l’officier viendra la retrouver et découvrir l’enfant qu’elle a eu de lui. Pinkerton a refait sa vie dans son pays et s’est marié. Il revient chercher son enfant en compagnie de son épouse américaine.  Elle acceptera de lui confier son fils puis se fait hara kiri avec le sabre de son père, s’effondrant sous les yeux de Pinkerton… .

Admirateur du livret de Giacomo Puccini et du film de Frédéric Mitterrand, Cali a adapté à sa façon l’histoire de cette femme qui meurt d’amour. Certains passages à la trompette reprennent des éléments de l’opéra de Puccini… .

Madame Butterfly
Madame Butterfly

Et maintenant elle marche
Elle marche vers nulle part
Et elle marche et elle marche
Il est déjà très tard
Et les gens tout autour ne la regardent plus
Elle a perdu l’amour, sa beauté s’est pendue

On pourra lui sourire
Et lui prendre la main
On pourra tout lui prendre
On ne lui prendra rien
On fera ce qu’on veut tant qu’on ne parle pas
Les mots des amoureux ne l’intéressent pas

Puis on disparaîtra
Ni vu ni reconnu
On la laissera là
Au milieu de la rue
Non elle n’est pas à vendre, non elle ne vaut plus rien
Inutile d’être tendre, elle se donnerait aux chiens

Elle a perdu l’amour, sa beauté s’est fendue
Elle a perdu l’amour, sa fierté s’est pendue
Il n’y a plus rien à faire, elle ne nous entend plus
Elle ne boit plus ses pas qui coulent dans la rue

Et elle serre ses poings
S’agrippe à ses fantômes
Elle a perdu l’amour
C’est beaucoup plus qu’un homme
Elle a perdu l’amour, sa beauté est tondue
Elle a perdu l’amour, sa fierté est toute bue

Elle a perdu l’amour
Son cœur est dévasté
Et elle court et elle court, elle voudrait s’envoler
Et elle danse et elle pleure, ses sanglots la dévorent
Et elle court et elle rit et elle trébuche encore

Tout au bout de la rue
Une femme est allongée
Elle est à moitié nue
Ses cheveux sont défaits

Mmmmm…

Ostende

« Ostende », titre de l’album  « l’âge d’or » de Cali. Cette chanson piano/voix est très poétique, elle  décrit le sentiment que Cali a eu en se promenant sur la plage de la ville Flamande. Il lui parle, se confie, se sent apaisé. L’accompagnement piano est joué et co-écrit  par le réalisateur de l’album, David François Moreau. Cette musique nous transporte , comme le mouvement des vagues … .  Cette ville a été beaucoup chantée notamment par Léo Ferré en 1960, sur des paroles de Jean-Roger Caussimon « comme à Ostende ».

Ostende
Comme une amante clandestine, tu n’as pas reconnu mes yeux
Mais tu as reconnu mon spleen
Et tes moutons glacés qui venaient se moucher dans nos pieds
Et ton vieux casino qui faisait le guet
Et même cachés tout au bout encore il nous épiait
J’ai croisé tous mes fantômes qui me manquent partout toujours
S’il fallait mourir un soir, un jour
Ce serait sous ta robe grise et verte autour

Ostende
Mon ancre est accrochée au ventre de la vieille catalogne
Qui saigne rouge brique et mon coeur mouille à jamais
Au fond de cette fin d’après midi où tu m’as pris le coeur du bout de ta Belgique

Ostende
Tu étais pâle et fragile comme un enfant malade
J’ai gardé le tissus de brume qui couvrait tes épaules
Au fond de ma mémoire, de tes yeux la lumière,
Est celle du casino tourné vers l’Angleterre.

Je me souviens de ce silence, de la vague qui va, qui vient,
Celui qui laisse un musique longtemps après même très loin,
Et puis de cet ami qui me regardait heureux
De me voir à tes pieds, s’il te suit jusqu’à Ostende,
Cet ami là c’est pour de vrai

Ostende
Comme une amante clandestine, tu n’as pas reconnu mes yeux
Mais tu as reconnu mon spleen
Et tes moutons glacés qui venaient se moucher dans nos pieds
Et ton vieux casino encore nous observait

Je sais

« Je sais », titre de l’album Menteur. Des paroles magnifiques et la douce voix de Cali qui chante la détresse.  Nous pouvons penser que Cali  interprète la mort de sa mère lorsqu’il avait 6 ans. Il répète « Je sais  » mais nous comprenons qu’ en fait il ne sait pas…. On ressent la descente aux enfers progressives, le chagrin, la souffrance, l’impuissance. L’accompagnement remarquable et monotone  au piano accentue la douleur.  Dans son roman « seuls les enfants savent aimer » nous retrouvons des phrases qui font ressentir ce sentiment d’incompréhension : « Mireille,  je sais que c’est toi maman, mais « décédée » ça veut dire quoi ? » p. 20, « Mais tout ça, c’est normal maman, c’était à cause de ta maladie. » P. 16,  » En moi il n’y avait qu’un mot : pourquoi?  » P. 78
Cali
Cali

Je sais son regard blanc sur son lit mortuaire
Et l’épée de poison qui transperça mon père
Je sais les dos voûtés sous les tristes nouvelles
Et je sais les bruits sourds je sais les coups de pelle
Je sais les voix fanées qui s’habillent d’excuses
Et celles trop huilées emmaillotées de ruses
Je sais les longues nuits à courtiser la mort
Pendu aux mots blanchis à la chaux du remord

Mais ne me demande pas
Pourquoi elle s’en va
Je ne sais pas

Je sais tous les amis qui se troquent des rêves
Aux bras de mots jaunis au goulot où l’on crève
Je sais toutes ces heures enfilées en collier
Qui oeuvrent pour la mort sans vraiment s’en douter
Et je sais que la pluie ne lave rien du tout
Qu’elle aide juste notre ennui à tenir jusqu’au bout
Je sais ces heures lentes qui gravissent la nuit
Et la lune élégante qui de travers sourit

Mais ne me demande pas
Pourquoi elle s’en va
Je ne sais pas

Je sais qu’il manquera toujours quelqu’un en bout de table
Et je sais oh combien tu étais désirable
Je sais la solitude et ce goût de sang dans la bouche
La misérable habitude de finir seul dans sa couche
Je sais les tours joués par le goût de l’impossible
Je sais l’amour qui meurt dans des souffrances horribles
Je sais qu’à trop se retourner on tourne le dos au bonheur
Le reflet du visage déformé dans un lac de douleur

Je sais les pieds gonflés à courir après un salaire
Je sais les coeurs rouillés qui ne partiront plus en guerre
Je sais les doigts transis qui ne serrent plus en poing
Et je connais l’amour terroriste poseur de bombes ou de lapins
Je sais ces grises épaves qui bavent sur la vie
Et leur sourire grave vissé par le mépris
Je sais ces nuits rassises où le sommeil nous laisse
Seuls avec nos pires ennemis et criblés de détresse

Mais ne me demande pas
Pourquoi elle s’en va
Je ne sais pas
Je ne sais pas

Annie Girardot

« Annie Girardot », septième chanson de l’album « les Choses défendues » de Cali (2016). Le sujet de cette chanson n’est pas l’actrice Annie Giradot. Cali raconte le jour de l’enterrement de sa mère. Il se souvient du regard de son père qu’il compare avec celui d’Annie Girardot dans le film de Claude Lelouch « un homme qui me plaît ». L’actrice attend son amant ( Jean-Paul Belmondo) dans un Aéroport. Celui-ci n’arrivera jamais… « Je ne vais pas mourir tout de suite ou bien je vais mourir jusqu’au bout » : cette phrase, souvent prononcée par son père, raisonne dans la tête du chanteur. Nous retrouvons  ces mots dans le roman de Cali « Seuls les enfants savent aimer » : « Je ne vais pas mourir tout de suite mais je vais mourir jusqu’au bout. Depuis que papa a prononcé cette phrase devant votre lit, je la vois ricocher contre les murs, tous les murs »

Julien Lebart, Alain Verderosa, Cali
Julien Lebart, Alain Verderosa, Cali
Nous étions tous allongés
Les quatre enfants autour de leur père
Les volets étaient tirés
Seules quelques larmes de jour osèrent
Se glisser dans la chambre froide et triste
C’était deux jours après
C’était un 5 janvier
Nous étions tous les cinq allongés

Mon père nous rassembla
Avec ses deux bras très forts
Il ne parlait pas perdu comme
Annie Girardot à l’aéroport
Nous pleurions tous les cinq
Enlacés sur leur lit
Un fagot de chagrin
Jeté sur leur grand lit
Il venait d’enterrer sa femme
En début d’après-midi

Je ne me souviens pas des quelques mots
Qui ont réussi à sortir de sa barbe
C’était peut-être de jolis mots
Je ne me souviens que de sa barbe
Je ne vais pas mourir tout de suite
Ou bien je vais mourir jusqu’au bout
Je ne me souviens plus de ses mots
Ni de grand-chose
Moi, j’étais glissé en dessous

Nous pleurions tous les cinq
Enlacés sur leur lit
Un fagot de chagrin
Jeté sur leur grand lit
Il venait d’enterrer sa femme
En début d’après-midi
On ne se rappelle pas de tout
Mais jamais on n’oublie

A cet instant je pense à toi

« À cet instant je pense à toi » premier des quatorze titres de l’album « les choses défendues » sorti en 2016. Dans ce titre Cali a bien sûr pensé à sa chérie mais il dénonce  surtout les moments sombres de l’actualité. Il s’est inspiré des salariés licenciés de Goodyear, de Brandon Jones âgé de 72 ans qui à passé 36 ans dans les couloirs de la mort en Géorgie avant d’être exécuté le 3 février 2016, à son grand-père, ancien des brigades internationales, mort en 1988 avant la chute du mur de Berlin, du jour de la victoire de François Mitterrand le 10 mai 1981 où un ami de son père lui a offert un Ricard, à la fugue de ses 16 ans… Cette énumération d’images nous ramène à la réalité. C’est une succession d’hommages fortement touchants…

 

Cali les choses défendues
Cali les choses défendues

À la gloire égarée, au boxeur au tapis
À l’absence qui est trop là, pas si loin de l’oubli
À cet instant je pense à toi

Au vaincu magnifique à genoux qui saigne
Au cynique planqué qui ajoute à sa peine
À cet instant je pense à toi

À la triste beauté passée qu’on n’a pas vue
Au cœur pur en lambeaux et qui se prostitue
À cet instant je pense à toi

Au désespéré fusillé par l’amour
Au perdu, au perdant, je pense à toi toujours
À cet instant je pense à toi Lire la suite

Sophie Calle N° 108

Sophie Calle N° 108 est un titre de l’album « l’espoir  » sorti en 2008. Cette chanson provient du projet « prenez soin de vous » de Sophie Calle en référence aux derniers mots d’une lettre de rupture qu’elle a reçu. Elle a demandé à 107 femmes choisies pour leur métier, leur talent d’interpréter la lettre et de parler à sa place. Cali, seul homme participant au projet, a voulu être le 108 ème. Il a interprété « Sophie Calle N° 108 » à la 3ème édition du marathon des mots en 2008 à Toulouse. Une chanson sous forme de lettre, un amour qui explose….

SOPHIE CALLE N°108

Nom de Dieu, ouvre la bouche je t’en supplie, tes mots me tiennent à la vie, dis quelque chose. Mon amour ton silence pervers est trop lourd, il me démolit, je t’en prie dis quelque chose. Même si aujourd’hui tout ce qui a été beau explose, même si les lauriers fanent plus vite que les roses. J’écarte d’une main peu sûre les cheveux de ton visage, tu n’es plus jolie. La tristesse a attaqué ton regard à la pioche, je crois que cette fois c’est bien fini. On se croyait plus fort, on emmerdait la mort, on est si peu de choses. Les lauriers fanent plus vite que les roses.
On encaisse moins bien les coups bas, on négocie moins bien les virages. Je ne suis plus ton héros qui te serrait fort quand tu avais peur du terrible orage pour éclairer tes yeux qui te racontait mille fois comment serait notre mariage. Mais aujourd’hui tout ce qui a été beau explose, les lauriers fanent plus vite que les roses.
On est ruiné, regarde comme la vie à deux fait parfois des ravages. Et encore on a évité de peu ce putain de mariage. Toutes ces nuits pourries à colmater la faille à faire du collage, on ne peut pas tout reprendre au début, refaire l’emballage. On ne fait plus les beaux, on ne prend plus la pose, les lauriers fanent plus vite que les roses.
Regarde-moi, ne baisse pas les yeux, tu vas tourner la page. Tu vas trouver bien mieux, un qui en veut, un qui a la rage. Un qui vit pas comme un vieux, qui a pas la mort toujours dans les parages. Un qui croque la vie sans partage.
Ouvre la bouche, je t’en supplie, dis quelque chose. Même si aujourd’hui tout ce qui a été beau explose, même si les lauriers fanent plus vite que les roses.

les beaux jours approchent

« Les beaux jours approchent » un titre de l’album « l’espoir »  de Cali sorti en 2008. Ce titre a été également enregistré avec la Cobla Mil. Lenaria pour l’album Fillols – Fiesta Major en 2010. Bernard Lavilliers a repris cette chanson en live en 2013 pour les 50 ans de France Inter à la Gaîté Lyrique. 

C’est la fête de Fillols, les beaux jours approchent. Le temps d’oublier les combats de la vie, délivré des ennuis pour quelques jours…

Cali « les beaux jours approchent »

Des sourires lancés par la fronde de l’insouciance
À des nuits bleues criblées d’étoiles célébrant le silence
Les beaux jours approchent

C’est l’été qui gare sa Rolls sur la place de Fillols
Les enfants qui tapent des mains, il n’y a pas école demain
Les beaux jours approchent

Les mains tendues d’un môme qui nous revient
D’ un combat en justice, dévoré par les chiens
L’écho d’ une sardane, qui monte avec la nuit
Et qui lèche les pieds d’un vieillard assoupi
Les beaux jours approchent

Des diamants qui brillent à nouveau dans les yeux
De belles qui se maquillent pour que l’on vive mieux
Les beaux jours approchent

Des seins qui trébuchent sur leur paravent trop petit
L’envie d’y boire saoul comme à la cruche dorée de la vie
Les beaux jours approchent

Des sourires radieux comme des papillons magiques
Se posent sur les lèvres des chéries magnifiques
Les beaux jours approchent
Un bateau qui arrive et qui joue du trombone
Et l’écume en chevaux que le vent éperonne
Les beaux jours approchent

Le froid qui ne mord plus, comme un pitbull le sans abri
La peur de l’huissier qui ne dégrafe plus son corsage au bout du fusil
Les beaux jours approchent

Un vent qui nous ramène, ni trop frais ni trop chaud
Vers un bar qui se réveille à l’heure de l’apéro
Des amis qui nous tirent toujours un peu plus loin
Tout au bout de la nuit, vers un verre de vin

Un amour sorti de la mauvaise pioche
Et qui ne fait plus mal, même s’il était si moche
Les beaux jours approchent

Une fleur asphyxiée qui s’était enroulée en torche
Dans une robe de mariée qui nous revient avec ses dix huit ans en poche
Les beaux jours approchent

La Lettre

« La Lettre » est  une chanson cachée de l’album « menteur » et extraite du single « je m’en vais »  sortie en 2005. C’est une lettre de rupture avec un accompagnement musical joué au piano. Une musique  très enfantine qui rappelle une comptine. On y retrouve les thèmes de la rupture amoureuse, du temps qui passe, la déception, l’abandon, la mort. Le tout avec une pointe d’humour et de douceur. Cali rend  hommage à Richard Brautigan  écrivain et poète américain.

La Lettre Cali

Ça ressemble à une lettre d’adieu
Non elle n’est plus si sûre
Elle me trouve un peu trop vieux
Et pourtant pas assez mûr

Vers la fin elle dit qu’elle m’a aimé
Souvent 
surtout quand j’étais absent
Je lui manquais jusqu’à mon retour
Est-ce que c’est ça le vrai amour

Il y a des mots qui vous ligotent les mains et les pieds
Et qui vous jettent au fond d’un gouffre avec un boulet
Il y a des mots qui vous rappellent qu’on n’a pas voulu tout ça
il y a des mots qui vous écrasent des mégots brûlants sur le bras

Elle me dit qu’on a peut-être fait le tour
Qu’on a vraiment tout essayé
Elle m’écrit que notre amour
A les lacets défaits

C’est la première lettre sans son coeur
D’habitude il s’accroche à chaque mot
Je ne connaissais d’elle que la douceur
Aujourd’hui j’aperçois l’échafaud Lire la suite