A deux pas

« A deux pas  » titre de l’album « les choses défendues » sorti en novembre 2016.

A la première écoute, cette chanson semble très différente.

Après plusieurs écoutes on se rend contre qu’elle est vraiment prodigieuse.

La musique  est très opposée à toutes les autres musiques de Cali.

Même la manière de chanter de Cali est unique. Au début ça déstabilise puis on comprend que la musique accompagne magnifiquement bien le texte.

Les paroles de cette chanson sont très inattendues, à la première écoute, on se demande bien ce que Cali a voulu raconter.

Nous sommes tellement pris par la musique que le texte semble secondaire mais très vite on comprend qu’il s’agit peut-être d’une  histoire d’amour qui n’aura jamais lieu, par la peur de franchir ses deux pas  « de trop ».

Nous pouvons imaginer aussi le projet d’ un mariage qui fait peur (« les vitraux du Chagall immortel de la cathédrale de Metz », « deux pas c’est toute une vie à baisser la tête timide », « une vie à ne jamais oser enjamber à sauter dans le vide »).

Est-ce un homme troublé ou un homme amoureux qui hésite à franchir le cap du mariage …..

A deux Pas
Cali

Vous êtes là, devant moi
Et vos cheveux qui coulent
Sur votre dos si beau
Et le soleil qui perce votre robe
Et qui se glisse entre vos jambes
Jusqu’en haut
Et par vos fesses je vois les vitraux
Du Chagall immortel
De la cathédrale de Metz
Vous êtes là à deux pas
Vous êtes là ci belle

Vous êtes là à deux pas
Deux pas c’est toute une vie
A baisser la tête timide
Une vie à jamais oser enjamber
A sauter dans le vide
A rester dans sa chambre
A bouffer le verbe aimer
Vous êtes là à deux pas
Juste là devant moi

Vous êtes prête devant moi
Et mon coeur voudrait mordre
Mais mes jambes ne peuvent pas
Deux pas il n y a que le bras à tendre
Vous êtes là à deux pas

Alors je baisse la tête
et je retourne là bas
Vers le bruit de la vie
Ce soir dans ma chambre vide
En reniflant votre dos
Je brûlerais stupide
encore une fois c’était deux pas de trop.

Montréal 4.am

L’album « les choses défendues » se termine  magnifiquement par « Montréal 4 a.m. »  Une chanson aussi poignante que troublante : On imagine un homme seul dans un bar perdu, entouré d’un paysage de neige, qui regarde s’éloigner dans un autocar la personne qu’il aime et qu’il va sans doute perdre…En écoutant le titre nous avons l’impression de vivre cette scène. La texture de la voix est singulière à la fois haute et douce.  Cali raconte que pendant l’enregistrement de cette chanson avec son dictaphone ses enfants dormaient juste à côté de lui et il ne voulait pas les réveiller….Cette ballade crépusculaire  nous rappelle une mélodie de Christophe et nous ressentons toute l’émotion d’un artiste fragile, sensible et  à fleur de peau.

Le piano à la fois puissant et délicat, participe réellement à la réussite de ce titre.

Que ce soit la musique ou la voix, cette chanson se démarque du répertoire du chanteur, elle nous surprend un peu plus à chaque écoute.

Cali Montréal 4.am

T’es monté dans le bus qui part là-bas
T’es plus qu’un point qui brille dans le froid
Je ne craignais rien
Je pensais pouvoir tout supporter
Mais cette lumière qui s’en va dans la nuit à jamais

Je t’imagine le nez sur la vitre collé
Tu regardes la première neige magnifique tomber
Autour de toi des fantômes vont peut-être lire
Puis d’autres fantômes essayer de dormir
Au fond de ma veste
Ta préférée, tes clés
Il est encore tôt j’ai besoin d’un café
Tout au bout de la rue clignote une lumière bleue
Je vais aller là-bas me réchauffer un peu

Je pensais pouvoir tout supporter
Mais cette lumière qui s’en va dans la nuit à jamais

Je t’imagine écouter le bruit du moteur
Et la vieille radio sous les pieds du chauffeur
Et le bus qui écrase la neige lentement
Et la route toute droite qui s’étire devant
La serveuse est belle elle sourit sans arrêt
Il y’a quelqu’un quelque part qui sait comment l’aimer
Dehors des bruits de pelle il fait presque jour
Je voudrais rester là dans ce bar pour toujours

Au fond de ma veste
Ta préférée, tes clés
Avec le bleu qui clignote dehors
La neige fait semblant de bouger
Je ne craignais rien
Je pensais pouvoir tout supporter
Mais cette lumière qui s’en va dans la nuit à jamais

Je pensais pouvoir tout supporter
Mais cette lumière qui s’en va dans la nuit à jamais

Dehors des bruits de pelle il fait presque jour
Je voudrais rester dans ce bar pour toujours

les choses défendues

« Les choses défendues » titre du 7 ème album de Cali produit par Édith Fambuena.

Dans cette chanson Cali demande à la jeunesse de profiter de la vie, de sortir du droit chemin pour grandir, se faire sa propre vie, conquérir plus de liberté. C’est un hymne à la jeunesse, à la vie.

 

Cali les choses défendues

Souviens-toi
Quand on allait le cœur battant
Pour faire les choses défendues

T’avais la gueule d’un ange
Mais c’est toi qu’on suivait
Pour faire les choses défendues

Quatorze ans
Et le cœur se soulève
Quand on parle des choses défendues

Et la nuit et le jour
On en rêve on en crève
De toutes ces choses défendues

Une bande de vauriens
Comme une meute lâchée
Après les choses défendues

Et au milieu Maria
Et c’est un peu pour elle
Qu’on a fait toutes ces choses défendues

Oui j’ai eu peur souvent
Mais Maria oh Maria
N’en a jamais jamais rien su

Souviens-toi nous étions immortels
Et cette vie qui nous promettait
Ses choses défendues

Et Maria a grandi
Et c’est toi qu’elle a choisi
Pour faire les choses défendues

T’avais cette gueule d’ange
Et si tu revenais ce soir
Je te suivrais encore
Pour faire les choses défendues

Vous les mômes de dix-sept ans
Oh je vous en supplie
Croquez dans toutes ces choses défendues

Vous les mômes de dix-sept ans
Je vous souhaite avec un grand sourire
Les choses défendues

 

Annie Girardot

« Annie Girardot », septième chanson de l’album « les Choses défendues » de Cali (2016). Le sujet de cette chanson n’est pas l’actrice Annie Giradot. Cali raconte le jour de l’enterrement de sa mère. Il se souvient du regard de son père qu’il compare avec celui d’Annie Girardot dans le film de Claude Lelouch « un homme qui me plaît ». L’actrice attend son amant ( Jean-Paul Belmondo) dans un Aéroport. Celui-ci n’arrivera jamais… « Je ne vais pas mourir tout de suite ou bien je vais mourir jusqu’au bout » : cette phrase, souvent prononcée par son père, raisonne dans la tête du chanteur. Nous retrouvons  ces mots dans le roman de Cali « Seuls les enfants savent aimer » : « Je ne vais pas mourir tout de suite mais je vais mourir jusqu’au bout. Depuis que papa a prononcé cette phrase devant votre lit, je la vois ricocher contre les murs, tous les murs »

Julien Lebart, Alain Verderosa, Cali
Julien Lebart, Alain Verderosa, Cali
Nous étions tous allongés
Les quatre enfants autour de leur père
Les volets étaient tirés
Seules quelques larmes de jour osèrent
Se glisser dans la chambre froide et triste
C’était deux jours après
C’était un 5 janvier
Nous étions tous les cinq allongés

Mon père nous rassembla
Avec ses deux bras très forts
Il ne parlait pas perdu comme
Annie Girardot à l’aéroport
Nous pleurions tous les cinq
Enlacés sur leur lit
Un fagot de chagrin
Jeté sur leur grand lit
Il venait d’enterrer sa femme
En début d’après-midi

Je ne me souviens pas des quelques mots
Qui ont réussi à sortir de sa barbe
C’était peut-être de jolis mots
Je ne me souviens que de sa barbe
Je ne vais pas mourir tout de suite
Ou bien je vais mourir jusqu’au bout
Je ne me souviens plus de ses mots
Ni de grand-chose
Moi, j’étais glissé en dessous

Nous pleurions tous les cinq
Enlacés sur leur lit
Un fagot de chagrin
Jeté sur leur grand lit
Il venait d’enterrer sa femme
En début d’après-midi
On ne se rappelle pas de tout
Mais jamais on n’oublie

A cet instant je pense à toi

« À cet instant je pense à toi » premier des quatorze titres de l’album « les choses défendues » sorti en 2016. Dans ce titre Cali a bien sûr pensé à sa chérie mais il dénonce  surtout les moments sombres de l’actualité. Il s’est inspiré des salariés licenciés de Goodyear, de Brandon Jones âgé de 72 ans qui à passé 36 ans dans les couloirs de la mort en Géorgie avant d’être exécuté le 3 février 2016, à son grand-père, ancien des brigades internationales, mort en 1988 avant la chute du mur de Berlin, du jour de la victoire de François Mitterrand le 10 mai 1981 où un ami de son père lui a offert un Ricard, à la fugue de ses 16 ans… Cette énumération d’images nous ramène à la réalité. C’est une succession d’hommages fortement touchants…

 

Cali les choses défendues
Cali les choses défendues

À la gloire égarée, au boxeur au tapis
À l’absence qui est trop là, pas si loin de l’oubli
À cet instant je pense à toi

Au vaincu magnifique à genoux qui saigne
Au cynique planqué qui ajoute à sa peine
À cet instant je pense à toi

À la triste beauté passée qu’on n’a pas vue
Au cœur pur en lambeaux et qui se prostitue
À cet instant je pense à toi

Au désespéré fusillé par l’amour
Au perdu, au perdant, je pense à toi toujours
À cet instant je pense à toi Lire la suite