CAVALE

Cavale, le premier titre éponyme du 9ème album studio de Cali sorti le 13 mars 2020. Chanson composée avec Augustin Charnet, compositeur, réalisateur… la chanson est un message à une ex sur le point d’en épouser un autre. Un texte plein de nostalgie et de souvenirs, lui aussi a refait sa vie. On y retrouve le passé de Cavale et Slim les Héros de Cowboy Mouth.

En effet, Cali et Augustin se sont inspirés de la pièce de théâtre Cowboy Mouth réalisée en 1971 par l’acteur réalisateur Sam Shepard et la chanteuse poète et photographe Patti Smith. Cette pièce se situe dans le New-York du début des années 70. En pleine rue, Cavale ( Patti Smith) kidnappe un homme, père de famille, avec une gueule de cowboy, Slim (Sam Shepard).

Cali a joué cette pièce en 2014 au théâtre de la Gaîté Montparnasse avec Marie Baraud.

« Cavale ça veut dire s’échapper » est la dernière phrase de la pièce Cowboy Mouth mais aussi le titre de son second roman…

Cali utilise de multiples supports et va jusqu’au bout de son art et de sa poésie pour s’exprimer. Il termine son recueil de poésie « Eparpillés » publié aux Éditions Invenit par une nouvelle. Elle donne la clé du disque « Cavale », des courts-métrages, du livre « Cavale ça veut dire s’échapper ».

Parait que tu t’en es sorti
Que t’es toujours aussi jolie
C’est un bon gars qu’est avec toi
J’ai entendu ça, j’ai entendu ça


J’ai hésité longtemps mais je t’écris
Moi j’ai pas pu quitter Paris
J’aime toujours pas cette ville
Tu vois, qu’est-ce que j’aimerais pas mourir là


J’ai arrêté de boire tu sais
Ça fera 1 an le 14 janvier
Je vois des gens qui m’aident, c’est extra
J’ai une vraie famille autour de moi


Parait que tu vas te marier
Est-ce que tu m’laisserais t’envoyer
Un petit quelque chose, c’est trois fois rien
Mais si tu veux bien moi j’y tiens

J’ai retrouvé les chaussures qui te plaisaient
C’était les rouges, j’pouvais pas me tromper
Ton sourire ce soir là m’a mis à genoux
Devant cette vitrine on était comme des fous


Tu voulais faire de moi une star du Rock’n’Roll
Moi j’étais hanché sur la colle de cowboy
Le premier soir où j’t’ai emmené diner
J’ai su que pour toi j’pourrais tout quitter

Est-ce que tu boittes encore mon p’tit corbeau sauvage?
Est-ce que dans ton ventre y’a toujours cette rage?
Ça t’rendait jalouse les gens qui s’tuent
Moi j’t’aimais même quand j’avais trop bu


A Paris le ciel est toujours enrhumé
Y’a même plus d’lune vers qui hurler
Je repasse des fois devant notre Chelsea

Ça m’fait plus mal, j’ai une autre vie
Tu verrais comme il est beau mon garçon
Il ramène plein de bonnes notes à la maison
J’aime ma femme, elle a su étrangler
Les fantômes qui voulaient me noyer


Est-ce que tu lui as raconté à lui aussi
Que t’as jamais pu devenir ce cygne pourri?
J’ai jamais pu relire le vilain p’tit canard
Elle est vraiment tordue cette putain d’histoire

Tu me manques mon bébé
Tu me manques à en crever
Ce soir je cherche ton rire, tes larmes
Qui glissaient sans prévenir
Woh-oh-oh-oh-ooh


Peut-être que les rêves que tu avais pour moi
Ils étaient pour toi
Cavale
Ils étaient pour toi
Ils étaient pour toi
Cavale
Ils étaient pour toi

Voilà je te souhaite d’être aimée
Je te souhaite une vie loin des gueules cassées
Je s’rai toujours ton slim mais n’oublie jamais
Cavale, ça veut dire s’échapper

le grand chemin

« Le grand chemin », chanson de l’album « l’âge d’or » produit par David François Moreau en 2015.

Cali prend plaisir à côtoyer ses idoles de jeunesse.  Mike Scott des Waterboys intervient sur la chanson « List of Lies » de l’album « l’espoir ». Patti Smith a partagé la scène avec lui avec « Smell like teen spirit » en 2008 dans l’émission Taratata… là, il interprète cette chanson avec  Jimme O’Neill chanteur mythique du groupe « the silencers »

Pour Cali, Jimme O’Neill est un mythe, un dieu vivant. Toujours déterminé à réaliser ses fantasmes, il lui a proposé de chanter avec lui. Ce n’est pas un hasard.  L’univers musical Celte du nord de l’Europe a profondément influencé l’artiste.

Tout deux nous embarquent dans une histoire retraçant les moments heureux de l’existence avec l’envie de poursuivre le chemin… Comme toujours, le volcan de Cali explose avec la voix rugueuse de l’Écossais et la musique Celto-rock de cette ballade. 

Dans cette chanson il fait référence à une autre de ses idoles, Bruce Springteen, le Boss. A quand le duo ? 

Jimme O’Neill  et Cali ont chanté pour la Pop Rock Party au Galaxie d’ Amnéville le 22 décembre 2012, au Maggic Mirror Festival Mythos à  Rennes le 5 Avril 2012, aux déferlantes en 2017.

Ils ont interprété le grand chemin à « l’étage«  à Rennes en mai 2015. Un grand moment…. 

You are still my bride, we’ve the light inside,
It’s the act between Venus and Mars

Chérie, ramasse to sourire
Nous partons tous les deux vers très loin
Chérie, mets ta belle robe rouge
Et lâche tes cheveux, t’es mon petit Indien

Chérie, on va faire comme avant
Comme avant les enfants, quand on s’est ramassés
Chérie, on boitait tous les deux
Et au fond de mon ventre, t’es venue te nicher

Je vais t’emmener là-bas, ce soir la nuit nous appartient
Je vais t’emmener là-bas, c’est au bout du grand chemin

And the road it shines, lines of matrix signs
That are signalling love to the stars
You are still my bride, we’ve the light inside
It’s the act between Venus and Mars

Chérie, c’était à l’arrêt de bus, à la sortie du concert de Bruce
Il nous en a fait lui du bien
Chérie, sans un mot sans rien dire, J’ai ramassé ton sourire
Tous les deux on savait bien

Je vais t’emmener là-bas, la vie nous a volé presque rien
Je vais t’emmener là-bas, c’est au bout du grand chemin

And the road it shines, lines of matrix signs
That are signalling love to the stars
You are still my bride, we’ve the light inside
It’s the act between Venus and Mars

Chérie, t’as les mains sur les hanches sur le pas de la porte
Tu sais que ça me tue
Chérie, et sous ta robe rouge y’a mon rêve qui bouge
Je t’aime comme au début

On va s’aimer encore là-bas, tu m’en as fait toi du bien
On va s’aimer encore là-bas, c’est au bout du grand chemin

And the road it shines, lines of matrix signs
That are signalling love to the stars
You are still my bride, we’ve the light inside
It’s the act between Venus and Mars

And the road it shines, lines of matrix signs
That are signalling love to the stars
You are still my bride, we’ve the light inside
It’s the act between Venus and Mars

You are still my bride, we’ve the light inside
It’s the act between Venus and Mars

Mes vieux cinglés

Mes vieux cinglés, deuxième titre de l’album « Vernet les bains » paru en 2012. Titre en guitare voix.

C’est un texte qui fait mal. Cali, à la première personne du singulier livre une vision déchirante de l’enfance . Il se met dans la peau d’un enfant qui regarde ses parents se déchirer.

Il a expliqué que c’est sa fille qui lui a suggéré cette chanson. Elle lui a raconté qu’un petit garçon de sa classe n’était pas bien et faisait tout de travers et il a imaginé ce que pouvait être l’ambiance chez lui…

Les enfants ne choisissent pas et on ne doit pas leur faire vivre cette situation, ne pas leur offrir une ambiance de guerre. La violence est un sujet récurrent dans les textes de Cali. Parler de la violence pour la dénoncer, briser le tabou…

Le réalisateur Anglais Zack Spiger  a réalisé le clip avec une ambiance très cinématographique.

Fichez-moi la paix, mes vieux cinglés,
ne me courez plus après,
Ne cherchez pas à me revoir,
Fichez-moi la paix
.

Je vous laisse mes vieux cinglés,
Bourrez-vous la gueule tant que vous voudrez,
Battez-vous, cassez tout
Ce que vous pouvez.

Je ne veux plus en être
Mes vieux cinglés,
Vous étiez mes parents,
Et je me suis allongé
Tous ces soirs en entrant

De l’école dans votre maison,
Ma petite chambre, ma prison,
Mais je ne peux plus non.

Fichez-moi la paix, mes vieux cinglés,
Brûlez tout les bouts de moi qui traînent encore,
Tout les souvenirs, mes anniversaires ratés,
Où vous vous battiez encore.

Brûlez tout, moi je l’ai déjà fait,
Quand vos insultes volaient comme des pierres
A travers la maison , mes vieux cinglés

J’ai eu ma dose de mal au ventre
Quand vous hurliez, quand vous hurliez,
J’ai tellement prié pour me réveiller dans un autre lit.

Pourquoi les gens hurlent et se blessent ?
Pourquoi ?
Un enfant ne devrait pas se poser
Ces question là.

Lui : « elle est folle ! »
Elle : « il va me tuer! »
Brûlez tout mes vieux cinglés,
Moi je l’ai déjà fait.

Un enfant a besoin près de son petit lit
D’une lumière tendre,
Et au bord du sommeil, d’une histoire
Qui se termine dans l’amour,
Qui se termine dans l’amour.

Sans toi

Chanson de l’album « Fictions » de Jane Birkin. CD Paru le 20 mars 2006.

Dans « Sans toi » on reconnaît immédiatement la plume de Cali… Dans son album « menteur » il avait déjà dédié une chanson à Jane Birkin « Pour Jane »

Tu vois, tu vois
Toutes ces journées sans toi
Ne servent à rien
Elles passent et puis voilà
Crois-moi, crois-moi
Toutes ces journées sans joie
Et toi comme un miracle
Qui n’arrive pas
Tout ce que je voulais
De beau pour toi et moi
C’est de la porcelaine
Qui vole en éclats
Tout ce que je voulais
De beau pour toi et moi
Et tous ces petits bouts
Qu’on ne retrouve pas
Reviens, reviens
Ou je me fous en bas
Ce n’est pas du chantage
Mais ça dépend de toi


Crois-moi, crois-moi
Crois-moi je ne mens pas
Si tu voyais mes cernes
La nuit je ne dors pas
Chaque jour sans amour
Rabote un peu de moi
Y’a des pelures dans tous les coins
Ma vie en petits tas
Tu m’as confié ton ombre
Mais toi tu n’es pas là
J’ai le brouillard de l’ombre
Sous chacun de mes pas

Tu vois, tu vois
Toutes ces journées sans toi
Ne servent à rien
Elles passent et puis voilà
Voilà , voilà
Que me revient tout ça
Ces journées, fous d’amour
Accrochée à ton bras
Six mois c’est long
Sans nouvelles de toi
Peut-être que je te manque
Mais je ne le sais pas
Six mois, six mois
Ça fait déjà six mois
Que je perds les pétales
Reviens-moi, reviens-moi

Et surtout ne sois pas heureux
Non, surtout pas sans moi
Puisses-tu finir pute, mal marié
Très seul et tout en bas
Tu vois, tu vois
Toutes ces journées sans toi
Ne mènent à rien
Je fais n’importe quoi
Sans toi


Je regarde mes 17 ans

Chanson de l’album « la vie et une truite arc en ciel qui nage dans mon cœur » sorti en 2010.

Cali se rappelle ses 17 ans, il se dit jaloux des jeunes de 17 ans, ils ont tout l’avenir devant eux, l’éternité…

C’était mieux avant même si beaucoup de gens disent qu’avec l’âge, on acquiert la sagesse. La sérénité n’est pas un aboutissement.

Cette  période de l’existence on l’on découvre la vie est magique. 

Pendant l’un de ses concerts, à l’occasion de « je regarde mes 17 ans », Cali fait monter sur scène des dizaines de jeunes de 17 ans. Un moment très émouvant. 

Dans son deuxième roman « Cavale ça veut dire s’échapper », nous retrouvons également Bruno, à l’aube de l’âge adulte, en pleine adolescence. C’est le moment où l’on se construit, où l’on se pose des questions. Cali nous transporte  dans son jeune âge, les premiers doutes, premiers émois, les conflits, les projets…

Les textes des chansons et les romans de Cali sont très complémentaires.

Je regarde mes 17 ans
Et c’est un grand coup de genoux dans le ventre
Je regarde mes 17 ans
et c’est un crochet sur le menton et le coude en suivant
qui vient s’écraser sur mon nez, je regarde mes 17 ans
et tous ces coups de pieds dans mon ventre
Je regarde mes 17 ans
Je supplie à quatre pattes, KO, amoché, vieux
Et tous ces jeunes culs qui dansent pour les autres
ceux qui ont 17 ans et la vie devant eux
Je regarde leurs 17 ans et cette procession de sourires éternels
Et si j’avais du cran, je planterais ce canon dans ma bouche
Mon dieu tu étais belle.

Je regarde mes 17 ans
et je voudrais noyer la presque morte qui ronfle en me tournant le dos
Je regarde mes 17 ans
et je voudrais pleurer car je ne suis plus sûr,
car je ne suis plus beau
je me souviens des mains posées sur mon corps neuf
un corps de 17 ans qui s’offrait à la vie
je me souviens du môme, fiévreux dans le miroir
brandissant à l’Amour le drapeau de la vie
je regarde mes 17 ans
Je regarde jaloux mes 17 ans gémir
Je regarde jaloux vos 17 fleurir
Je regarde jaloux mes 17 ans gémir
Je regarde jaloux vos 17 ans fleurir
Je tuerais pour tout ça, je tuerais pour tout ça
Je tuerais pour tout ça

Pauvre garçon

Chanson de  « Menteur », deuxième album de Cali, sorti en 2005.

« Pauvre garçon » est un duo avec Daniel Darc , chanteur de Taxi Girl, puis chanteur solo.

Cali  avait contacté, la chanteuse, poétesse, écrivaine et peintre Patti Smith pour ce duo, mais ça n’a pas pu se faire…

Les deux protagonistes de ce duo sont très complémentaires autant pour la voix que pour le style.

La musique est construite sur des riffs de guitares jouées par Matthieu Chedid et Hugo Baretge.

Daniel Darc a également participé à la tournée  « Les aventuriers d’un autre monde » en 2007.

En son hommage Cali a enregistré une reprise poignante de  « Soit sanctifié« ,  écrite par Daniel Darc en 2011.

Est-ce que tu vas mieux maintenant
Que tu ne m’as pas dans les pattes tout le temps
Et la vie et ta vie
Est-elle plus belle comme ça
Juste depuis
Que je ne rôde plus autour de toi

Tu n’es pas ma mère
Ne le répète plus
Je le sais trop
Et tu ne veux plus attendre que je t’attrape la lune au lasso
Et la vie et ta vie
Est-elle plus belle aujourd’hui
Que tu m’as jeté que tu m’as chassé comme le pire de tes ennuis

Refrain
Pauvre Garçon
Pauvre Garçon
Pauvre Garçon
Pauvre petit con

Maintenant que tu sais à peu près tout
Que je ne vaux pas vraiment le coup
Je ne cognerai plus ta tête contre le mur ne m’en veux pas
Je voulais juste que tu t’occupes un peu plus de moi

Refrain

Peut-être tu ne te tailleras même pas le bras
Si tu entends quelqu’un d’autre m’aimer
Quelqu’un d’autre danser
Tout au fond de moi

T’ai-je donné l’amour si mal que ça ma chérie
C’est à dégueuler de vous imaginer les yeux fermés vers une même nuit

Je pourrais sauter dans le vide
Pour t’impressionner
T’imaginer ces quelques instants me regarder tomber
Et si cette fois pour une fois
Tu ne mentais pas
Te voir si belle de tout en bas

Refrain

 

 

 

 

 

Poppée

« L’Âge d’or » , sixième album de Cali dont le titre est un hommage à la chanson de Léo Ferré

La chanson Poppée est dédiée à sa deuxième fille.

C’est une chanson douce,  rafraîchissante, émouvante.

Cali décrit ici, avec une grande poésie, le fait de découvrir un nouveau né, l’extase d’un papa à l’arrivée d’un nourrisson dans sa vie.  En écoutant ce morceau, nous pouvons imaginer  le bonheur du père, à genoux, devant sa princesse.

Le son du  piano (enregistré par Steve Nieve) est assourdi, cotonneux. Il fait bien penser au bonheur familial dans lequel elle arrive.

Juste avant dans l’album, nous pouvons écouter l’instrumental « Poppée in utero » que David François Moreau, le réalisateur de l’album, qui est compositeur de musiques de films et de ballet,  a écrit comme une bande originale d’échographie. Dans ce morceau nous pouvons, en autre, entendre chantonner  Coco, première fille du chanteur.  Coco qui chante en duo avec son papa la chanson de l’album qui porte son nom.

« Poppée » est suivie de la dernière  chanson de l’album :  l’âge d’or qui décrit le rêve du renouveau. C’est une des rares chansons de Léo Ferré très positive.

T’as l’visage qui plie comme un bandonéon
Quand tu souris aux anges t’es si belle j’suis si con
Poppée
T’as l’visage qui s’ouvre comme la mer y a longtemps
Quand tes brillants découvrent
Ce soleil qui est si grand
Poppée
Toi t’as planté ton camp entre tes deux parents
Dans un lit bien trop grand où deux vieux paresseux
Poppée
S’endorment juste avant d’être encore amoureux
C’est pas qu’tu prends d’la place dans ton lit tu s’rais mieux
Poppée
Cet amour qu’était là au bout de notre fusil
J’étais prêt à tirer, je jure qu’elle aussi
Poppée
Et puis t’es venue donner à boire à nos chevaux
Dans cette nuit sans lune au bout de notre rouleau
Poppée
Quand je plante mon nez dans ton cou ma Poppée
Comme dans un verre à pied
Je renifle l’odeur de ta robe fruitée
Et ça pique sous mes paupières Poppée
Et le bonheur qui coule alors dans mes ruisseaux
M’arrache à cet instant à cette vie de salaud
Toi tu marches à quatre pattes, moi je tiens plus debout
Dans tes cheveux en soie, y a du blond, y a du roux
Poppée
Y’ a la carte du monde dessinée dans tes mains
qui viennent se râper à ma barbe du matin
Poppée
Et sur ce ring doré où j’ai pris trop de coups
Je m’écroule mais je ne te lâcherai pas mon petit bout
T’es belle comme une prière, t’es belle sans l’faire exprès
J’te regarde à genoux, tu m’regardes étonnée
T’as le visage qui se plie comme un bandonéon
Quand tu souris aux anges t’es si belle je suis si con

Je te veux maintenant

« Je te veux maintenant » est le deuxième extrait de l’album « La vie est une truite arc-en-ciel qui nage dans mon cœur »  sorti en novembre 2010.
Cali, le poète sentimental,  est dans la peau un homme amoureux, qu’on imagine rejeté par sa femme. Il utilise des mots durs, poignants, douloureux.
La référence à Léo Ferré renforce l’image de la nostalgie « viens que l’on réveille ce vieux Léo Ferré ».
Le tempo est lent et nous berce jusqu’à nous faire ressentir sa souffrance.
Ce titre nous séduit de par sa mélodie ainsi que par ce style si particulier.
Un clip avec Margot Abascal et Frédéric Andrau réalisé par Diastème,  illustre cette chanson.

Viens, attrape ma main, arrache-toi à ta mort quotidienne
Mon vieil amour qui ne voit plus devant
Qui n’a plus que ma main pour mourir dans la tienne
Viens attrape mes yeux comme avant, comme avant
Viens, hisse-toi à bord du beau miraculé
Cet amour qui a tout traversé
Ma vieille soeur qui boite et ne s’aperçoit plus
Des arbres tous brûlés et des oiseaux déçus.
Je te veux, je te veux, maintenant
Mon amour, je te veux maintenant
Je te veux, je te veux, maintenant,
Mon amour, je te veux comme avant
Viens que l’on réveille, ce vieux Léo Ferré
Serrons-nous dans sa nuit, et tournons, et tournons
A la voix du chien fou qui hurle pour damner
Nos fils et nos filles jusqu’à l’éternité
Viens t’allonger tout près, je suis ton dernier mort
Ferme les yeux ma douce et rappelle-toi
Tous les gestes brûlants, rappelle- toi encore
Ma bouche crépitant dans ton ventre amoureux
Je te veux, je te veux, maintenant
Mon amour, je te veux maintenant
Je te veux, je te veux, maintenant
Mon amour, je te veux, comme avant
Faisons l’amour encore en nous tenant la main
Mes yeux sont des putains qui n’ont fait le trottoir
Qu’avec toi dans le coeur
En partant la beauté n’a pas pillé l’amour,
mon amour
Je te veux, je te veux, maintenant,
Mon amour, je te veux maintenant,
Je te veux, je te veux maintenant,
Mon amour, je te veux comme avant

photo de Mathieu Morelle

une femme se repose

« Une femme se repose », titre de l’album « Vernet-les-Bains » sorti en 2012.

Pour cette chanson Cali s’est inspiré du regard d’une femme assise, seule, devant sa maison, dans le village de Vernet-les-Bains. C’est  une description touchante de l’état d’une femme au bout de sa vie. Il image qu’elle a perdu la plupart de ses proches. Il arrive à nous mettre  dans la tête des images, à faire vivre les mots.

Une histoire attendrissante qui pourrait appartenir à beaucoup de grand-mère.

L’auteur agit comme un metteur en scènes, les clichés défilent avec une description minutieuse : « Des visages sur la cheminée, des fantômes qui prennent la pose »/ « elle cherche son enfance sur le moulin à café Peugeot ».

La musique lancinante dégage une atmosphère dramatique et  touchante.

Une femme se repose
Tout autour, toute sa vie, toutes ces choses
Des visages sur la cheminée
Des fantômes qui prennent la pose

Une femme se repose
Dans ses yeux des mariages, des enterrements, toutes ces choses
Tout n ‘était pas si noir,
Rien n’était vraiment rose.

Les amis disparus
Les tables noires posées dans les rues
Les enfants partis trop tôt, toutes ces choses,
Une femme se repose.

Une femme se repose
Et comme un robinet qui fuit,
Sa mémoire se sauve.
Elle cherche son enfance sur un moulin à café Peugeot,
Dans l’odeur d’une rose.

Et du fond du mois d’août,
Le soleil qui inonde
Elle a perdu tout et tout le monde
Elle a perdu tout et tout le monde

Et du fond du mois d’août,
Le soleil qui inonde
Elle a perdu tout et tout le monde
Elle a perdu tout et tout le monde

Une femme se souvient
Des bals d’avant la guerre, c’était quelque chose,
Où sont-ils tous partis ?
où s’en vont les choses ?

Une femme tient dans sa main
Une lettre pleine de mots d’amour et toutes ces choses
La lettre de son seul amour,
Une femme se repose.

Et du fond du mois d’août,
Le soleil qui inonde
Elle a perdu tout et tout le monde
Elle a perdu tout et tout le monde

Et du fond du mois d’août,
Le soleil qui inonde
Elle a perdu tout et tout le monde
Elle a perdu tout et tout le monde

Une femme se repose
Tout autour, toute sa vie, toutes ces choses
Des visages sur la cheminée
Des fantômes qui prennent la pose

elle a mal

La  thématique de la violence est familière pour Cali, il l’a déjà évoqué, entre autre, dans  la chanson « Mes Vieux Cinglés » de  l’album « Vernet-les-Bains »  en 2012.

Dans « Elle a mal » titre de l’album les « choses défendues », Cali décrit, sans fard, la violence conjugale.

Inspiré par la  légende du rock, Bruce Springsteen, il raconte avec  précision l’histoire d’une femme battue par son mari. Il a expliqué s’être imaginé  à la façon de  Springsteen, dans la pièce où l’histoire se passe, invisible, témoins de cette scène, il observe et raconte…

Cali ne s’interdit rien, il peut aller très loin dans l’écriture.

Dans ce texte on remarque une pose tendresse : « Alors elle pense à sa grand-mère /A sa peau, c’était doux /Il n’y a pas plus doux qu’une peau de grand-mère /Surtout dans le cou ».

La fin de cette histoire est vécue par beaucoup de victimes . Jusqu’au dernier couplet on comprend que la femme ne quittera pas son mari, la vie continue.

Cette chanson est réaliste : plus de 80% des victimes de violences conjugales se taisent…

Il prend le couteau et il hurle
Il la tient par la gorge
La tête collée sur la table
Elle a mal

Elle est peut-être encore belle
Mais deux traces jaunes et bleues lui bandent les yeux
Allongée sur la table
Elle a mal

Il n’a plus le même visage
Celui qu’elle a aimé la première fois
Non ce sont d’autres yeux
Qu’elle ne connaît pas

Une autre bouche, d’autres doigts
Qui lui serrent le cou
D’autres mains qui lui font mal

Il la cogne encore un moment
Et il hurle encore un moment
Sur la joue, dans le ventre, derrière la tête
Elle a mal

Et puis il se met en boule sur le sol comme ça
Et puis il gémit et il pleure tout bas
Il lui dit qu’il l’aime
Elle a mal

Elle est vivante
Le calme est revenu
Elle est vivante
Mais ça ne se voit plus

Elle ne dira rien
Elle le prendra dans ses bras
Elle ne dira rien encore une fois

Allongée sur la table
Ses petits poings serrés comme si elle retenait du sable
Elle fixe le plafond
Elle pleure sans pleurer

Alors elle pense à sa grand-mère
A sa peau, c’était doux
Il n’y a pas plus doux qu’une peau de grand-mère
Surtout dans le cou

Elle reconnaît ce visage
C’est le même que la première fois
Elle a aimé ce visage, cette bouche
Ces yeux, ces doigts

Maintenant elle sourit
Autour de son cou
Sa petite croix est toujours là
Elle est vivante
Ils pleurent tous les deux
Elle le prend dans ses bras

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Cali Elle a mal Puygouzon 2017