Sophie Calle N° 108

Sophie Calle N° 108 est un titre de l’album « l’espoir  » sorti en 2008. Cette chanson provient du projet « prenez soin de vous » de Sophie Calle en référence aux derniers mots d’une lettre de rupture qu’elle a reçu. Elle a demandé à 107 femmes choisies pour leur métier, leur talent d’interpréter la lettre et de parler à sa place. Cali, seul homme participant au projet, a voulu être le 108 ème. Il a interprété « Sophie Calle N° 108 » à la 3ème édition du marathon des mots en 2008 à Toulouse. Une chanson sous forme de lettre, un amour qui explose….

SOPHIE CALLE N°108

Nom de Dieu, ouvre la bouche je t’en supplie, tes mots me tiennent à la vie, dis quelque chose. Mon amour ton silence pervers est trop lourd, il me démolit, je t’en prie dis quelque chose. Même si aujourd’hui tout ce qui a été beau explose, même si les lauriers fanent plus vite que les roses. J’écarte d’une main peu sûre les cheveux de ton visage, tu n’es plus jolie. La tristesse a attaqué ton regard à la pioche, je crois que cette fois c’est bien fini. On se croyait plus fort, on emmerdait la mort, on est si peu de choses. Les lauriers fanent plus vite que les roses.
On encaisse moins bien les coups bas, on négocie moins bien les virages. Je ne suis plus ton héros qui te serrait fort quand tu avais peur du terrible orage pour éclairer tes yeux qui te racontait mille fois comment serait notre mariage. Mais aujourd’hui tout ce qui a été beau explose, les lauriers fanent plus vite que les roses.
On est ruiné, regarde comme la vie à deux fait parfois des ravages. Et encore on a évité de peu ce putain de mariage. Toutes ces nuits pourries à colmater la faille à faire du collage, on ne peut pas tout reprendre au début, refaire l’emballage. On ne fait plus les beaux, on ne prend plus la pose, les lauriers fanent plus vite que les roses.
Regarde-moi, ne baisse pas les yeux, tu vas tourner la page. Tu vas trouver bien mieux, un qui en veut, un qui a la rage. Un qui vit pas comme un vieux, qui a pas la mort toujours dans les parages. Un qui croque la vie sans partage.
Ouvre la bouche, je t’en supplie, dis quelque chose. Même si aujourd’hui tout ce qui a été beau explose, même si les lauriers fanent plus vite que les roses.

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