Pour Jane

« Pour Jane » titre de l’album « Menteur » sorti en 2005.  Cette chanson et dédiée à Jane BIRKIN. Cali  exprime son amour et son admiration pour l’artiste. Les phrases sont  pleines de poésie. Les mots sont simples et efficaces . Il nous donne des définitions  du bonheur  : « Le Bonheur est une vieille qui boite sur du verglas »,  « Le bonheur est un chien qui traverse une quatre voies » .

Cali a proposé à Jane d’interpréter  « Je me sens belle »  cette dernière n’a pas osé, par modestie….Elle a finalement accepté de chanter « Sans toi » composée par Cali, chanson de l’album « Fictions »:

crois-moi je ne mens pas
si tu voyais mes cernes
la nuit je ne dors pas
chaque jour sans amour
rabote un peu de moi
y’a des pelures dans tous les coins
ma vie en petits tas
tu m’as confié ton ombre
mais toi tu n’es pas là
j’ai le brouillard de l’ombre
sous chacun de mes pas…

On s’étreint on se serre comme on se noie
Est-il nécessaire que je répète tant de fois
Je t’aime je t’aime je t’aime je n’aime que toi
Je t’aime je t’aime je t’aime je n’aime que toi

On se suce les lèvres on mélange nos doigts
Le bonheur est une vieille qui boite sur du verglas
Alors je le répète pour qu’on ne l’oublie pas
Je t’aime je t’aime je t’aime je n’aime que toi

Je pendrai haut et court
Quiconque te rôdera autour
Le bonheur est une vieille qui boite sur du verglas
J’essaie de m’en souvenir à chacun de mes pas

On a cloué des projets sur nos agendas
Pour être sûrs bien sûr d’aller au moins jusque là
Tu as peur de me voir partir
Et moi que tu ne restes pas
Je t’aime je t’aime je t’aime je n’aime que toi

On se griffe on se renifle on se boit
On se cherche aux coins de chaque instant
on ne se lâche pas
J’ai ces mots comme un flambeau qui guide nos pas
Je t’aime je t’aime je t’aime je n’aime que toi

Je pendrai haut et court
La première vermine qui te fera la cour
Le bonheur est un chien qui traverse une quatre voies
J’essaie de m’en souvenir à chacun de mes pas

Je sais

« Je sais », titre de l’album Menteur. Des paroles magnifiques et la douce voix de Cali qui chante la détresse.  Nous pouvons penser que Cali  interprète la mort de sa mère lorsqu’il avait 6 ans. Il répète « Je sais  » mais nous comprenons qu’ en fait il ne sait pas…. On ressent la descente aux enfers progressives, le chagrin, la souffrance, l’impuissance. L’accompagnement remarquable et monotone  au piano accentue la douleur.  Dans son roman « seuls les enfants savent aimer » nous retrouvons des phrases qui font ressentir ce sentiment d’incompréhension : « Mireille,  je sais que c’est toi maman, mais « décédée » ça veut dire quoi ? » p. 20, « Mais tout ça, c’est normal maman, c’était à cause de ta maladie. » P. 16,  » En moi il n’y avait qu’un mot : pourquoi?  » P. 78
Cali
Cali

Je sais son regard blanc sur son lit mortuaire
Et l’épée de poison qui transperça mon père
Je sais les dos voûtés sous les tristes nouvelles
Et je sais les bruits sourds je sais les coups de pelle
Je sais les voix fanées qui s’habillent d’excuses
Et celles trop huilées emmaillotées de ruses
Je sais les longues nuits à courtiser la mort
Pendu aux mots blanchis à la chaux du remord

Mais ne me demande pas
Pourquoi elle s’en va
Je ne sais pas

Je sais tous les amis qui se troquent des rêves
Aux bras de mots jaunis au goulot où l’on crève
Je sais toutes ces heures enfilées en collier
Qui oeuvrent pour la mort sans vraiment s’en douter
Et je sais que la pluie ne lave rien du tout
Qu’elle aide juste notre ennui à tenir jusqu’au bout
Je sais ces heures lentes qui gravissent la nuit
Et la lune élégante qui de travers sourit

Mais ne me demande pas
Pourquoi elle s’en va
Je ne sais pas

Je sais qu’il manquera toujours quelqu’un en bout de table
Et je sais oh combien tu étais désirable
Je sais la solitude et ce goût de sang dans la bouche
La misérable habitude de finir seul dans sa couche
Je sais les tours joués par le goût de l’impossible
Je sais l’amour qui meurt dans des souffrances horribles
Je sais qu’à trop se retourner on tourne le dos au bonheur
Le reflet du visage déformé dans un lac de douleur

Je sais les pieds gonflés à courir après un salaire
Je sais les coeurs rouillés qui ne partiront plus en guerre
Je sais les doigts transis qui ne serrent plus en poing
Et je connais l’amour terroriste poseur de bombes ou de lapins
Je sais ces grises épaves qui bavent sur la vie
Et leur sourire grave vissé par le mépris
Je sais ces nuits rassises où le sommeil nous laisse
Seuls avec nos pires ennemis et criblés de détresse

Mais ne me demande pas
Pourquoi elle s’en va
Je ne sais pas
Je ne sais pas

La Lettre

« La Lettre » est  une chanson cachée de l’album « menteur » et extraite du single « je m’en vais »  sortie en 2005. C’est une lettre de rupture avec un accompagnement musical joué au piano. Une musique  très enfantine qui rappelle une comptine. On y retrouve les thèmes de la rupture amoureuse, du temps qui passe, la déception, l’abandon, la mort. Le tout avec une pointe d’humour et de douceur. Cali rend  hommage à Richard Brautigan  écrivain et poète américain.

La Lettre Cali

Ça ressemble à une lettre d’adieu
Non elle n’est plus si sûre
Elle me trouve un peu trop vieux
Et pourtant pas assez mûr

Vers la fin elle dit qu’elle m’a aimé
Souvent 
surtout quand j’étais absent
Je lui manquais jusqu’à mon retour
Est-ce que c’est ça le vrai amour

Il y a des mots qui vous ligotent les mains et les pieds
Et qui vous jettent au fond d’un gouffre avec un boulet
Il y a des mots qui vous rappellent qu’on n’a pas voulu tout ça
il y a des mots qui vous écrasent des mégots brûlants sur le bras

Elle me dit qu’on a peut-être fait le tour
Qu’on a vraiment tout essayé
Elle m’écrit que notre amour
A les lacets défaits

C’est la première lettre sans son coeur
D’habitude il s’accroche à chaque mot
Je ne connaissais d’elle que la douceur
Aujourd’hui j’aperçois l’échafaud Lire la suite