Extrait de « La vie est une truite arc-en-ciel qui nage dans mon cœur » 4ème album studio de Cali sorti en 2010, Cette ballade mélancolique et sentimentale a été enregistrée avec quarante musiciens de l’orchestre Philharmonique de Prague . Ce texte montre que Cali est un parfait héritier de Léo Ferré et de Jacques Brel.
Cali prouve son admiration pour la courageuse Anna Politkovskaïa militante des droits de l’homme assassinée à Moscou en 2006. Cette chanson rend également hommage à un ami bassiste de Cali « Nous serons tous les deux à maudire Noël celui qui nous a pris Daniel » et au poète dramaturge Victor Hugo « Quand je vois tous ces chiens, je regrette les loups ».
Nous serons tous les deux
au bout de la même cigarette
ou de la même corde
quand la chanson s’arrête
Nous serons tous les deux
au bord de cette vie
amis jusqu’au dernier moment
amants jusqu’au jour qu’on oublie
Nous serons tous les deux
à essayer de faire tomber
nos souvenirs comme des avions
au bout de leur fumée
Nous serons tous les deux
mon amour jusqu’au bout
jusqu’au bout qu’est pas loin
et c’est bien, et c’est bien
Nous serons tous les deux
dans nos fauteuils glacés
à traquer leurs remords
au fond de leur télé
Nous serons tous les deux
à maudire Noël
celui qui nous a pris Daniel
tiens moi fort la main s’il te plaît
Nous serons tous les deux
à admirer d’en bas
le courage que l’on n’a pas
le courage d’ Anna Politkovskaïa
Nous serons tous les deux
les yeux du fusillé
sur son affiche rouge,
s’offrant l’éternité
On a tissé un suaire de honte sur notre pays
entendez maintenant la colère et les larmes
des sans-papiers des sans-abris
Nous serons tous les deux
à hurler dans le vent
à gueuler aux enfants
faites la révolution
Nous serons tous les deux
embarqués sur un rêve
à jouir éblouis
et vive l’utopie
Nous serons tous les deux,
accrochés à cent mille autres bras
à marcher sur la gueule
des bourreaux de la joie
Nous serons tous les deux
lovés sur la muraille
à cracher des pavés
sur l’infâme canaille
à pisser à la lune notre profond dégoût
« Quand je vois tous ces chiens, je regrette les loups »