« Annie Girardot », septième chanson de l’album « les Choses défendues » de Cali (2016). Le sujet de cette chanson n’est pas l’actrice Annie Giradot. Cali raconte le jour de l’enterrement de sa mère. Il se souvient du regard de son père qu’il compare avec celui d’Annie Girardot dans le film de Claude Lelouch « un homme qui me plaît ». L’actrice attend son amant ( Jean-Paul Belmondo) dans un Aéroport. Celui-ci n’arrivera jamais… « Je ne vais pas mourir tout de suite ou bien je vais mourir jusqu’au bout » : cette phrase, souvent prononcée par son père, raisonne dans la tête du chanteur. Nous retrouvons ces mots dans le roman de Cali « Seuls les enfants savent aimer » : « Je ne vais pas mourir tout de suite mais je vais mourir jusqu’au bout. Depuis que papa a prononcé cette phrase devant votre lit, je la vois ricocher contre les murs, tous les murs »…

Les quatre enfants autour de leur père
Les volets étaient tirés
Seules quelques larmes de jour osèrent
Se glisser dans la chambre froide et triste
C’était deux jours après
C’était un 5 janvier
Nous étions tous les cinq allongés
Mon père nous rassembla
 Avec ses deux bras très forts
 Il ne parlait pas perdu comme
 Annie Girardot à l’aéroport
 Nous pleurions tous les cinq
 Enlacés sur leur lit
 Un fagot de chagrin
 Jeté sur leur grand lit
 Il venait d’enterrer sa femme
 En début d’après-midi
Je ne me souviens pas des quelques mots
 Qui ont réussi à sortir de sa barbe
 C’était peut-être de jolis mots
 Je ne me souviens que de sa barbe
 Je ne vais pas mourir tout de suite
 Ou bien je vais mourir jusqu’au bout
 Je ne me souviens plus de ses mots
 Ni de grand-chose
 Moi, j’étais glissé en dessous
Nous pleurions tous les cinq
 Enlacés sur leur lit
 Un fagot de chagrin
 Jeté sur leur grand lit
 Il venait d’enterrer sa femme
 En début d’après-midi
 On ne se rappelle pas de tout
 Mais jamais on n’oublie

