Sans toi

Chanson de l’album « Fictions » de Jane Birkin. CD Paru le 20 mars 2006.

Dans « Sans toi » on reconnaît immédiatement la plume de Cali… Dans son album « menteur » il avait déjà dédié une chanson à Jane Birkin « Pour Jane »

Tu vois, tu vois
Toutes ces journées sans toi
Ne servent à rien
Elles passent et puis voilà
Crois-moi, crois-moi
Toutes ces journées sans joie
Et toi comme un miracle
Qui n’arrive pas
Tout ce que je voulais
De beau pour toi et moi
C’est de la porcelaine
Qui vole en éclats
Tout ce que je voulais
De beau pour toi et moi
Et tous ces petits bouts
Qu’on ne retrouve pas
Reviens, reviens
Ou je me fous en bas
Ce n’est pas du chantage
Mais ça dépend de toi


Crois-moi, crois-moi
Crois-moi je ne mens pas
Si tu voyais mes cernes
La nuit je ne dors pas
Chaque jour sans amour
Rabote un peu de moi
Y’a des pelures dans tous les coins
Ma vie en petits tas
Tu m’as confié ton ombre
Mais toi tu n’es pas là
J’ai le brouillard de l’ombre
Sous chacun de mes pas

Tu vois, tu vois
Toutes ces journées sans toi
Ne servent à rien
Elles passent et puis voilà
Voilà , voilà
Que me revient tout ça
Ces journées, fous d’amour
Accrochée à ton bras
Six mois c’est long
Sans nouvelles de toi
Peut-être que je te manque
Mais je ne le sais pas
Six mois, six mois
Ça fait déjà six mois
Que je perds les pétales
Reviens-moi, reviens-moi

Et surtout ne sois pas heureux
Non, surtout pas sans moi
Puisses-tu finir pute, mal marié
Très seul et tout en bas
Tu vois, tu vois
Toutes ces journées sans toi
Ne mènent à rien
Je fais n’importe quoi
Sans toi


Je regarde mes 17 ans

Chanson de l’album « la vie et une truite arc en ciel qui nage dans mon cœur » sorti en 2010.

Cali se rappelle ses 17 ans, il se dit jaloux des jeunes de 17 ans, ils ont tout l’avenir devant eux, l’éternité…

C’était mieux avant même si beaucoup de gens disent qu’avec l’âge, on acquiert la sagesse. La sérénité n’est pas un aboutissement.

Cette  période de l’existence on l’on découvre la vie est magique. 

Pendant l’un de ses concerts, à l’occasion de « je regarde mes 17 ans », Cali fait monter sur scène des dizaines de jeunes de 17 ans. Un moment très émouvant. 

Dans son deuxième roman « Cavale ça veut dire s’échapper », nous retrouvons également Bruno, à l’aube de l’âge adulte, en pleine adolescence. C’est le moment où l’on se construit, où l’on se pose des questions. Cali nous transporte  dans son jeune âge, les premiers doutes, premiers émois, les conflits, les projets…

Les textes des chansons et les romans de Cali sont très complémentaires.

Je regarde mes 17 ans
Et c’est un grand coup de genoux dans le ventre
Je regarde mes 17 ans
et c’est un crochet sur le menton et le coude en suivant
qui vient s’écraser sur mon nez, je regarde mes 17 ans
et tous ces coups de pieds dans mon ventre
Je regarde mes 17 ans
Je supplie à quatre pattes, KO, amoché, vieux
Et tous ces jeunes culs qui dansent pour les autres
ceux qui ont 17 ans et la vie devant eux
Je regarde leurs 17 ans et cette procession de sourires éternels
Et si j’avais du cran, je planterais ce canon dans ma bouche
Mon dieu tu étais belle.

Je regarde mes 17 ans
et je voudrais noyer la presque morte qui ronfle en me tournant le dos
Je regarde mes 17 ans
et je voudrais pleurer car je ne suis plus sûr,
car je ne suis plus beau
je me souviens des mains posées sur mon corps neuf
un corps de 17 ans qui s’offrait à la vie
je me souviens du môme, fiévreux dans le miroir
brandissant à l’Amour le drapeau de la vie
je regarde mes 17 ans
Je regarde jaloux mes 17 ans gémir
Je regarde jaloux vos 17 fleurir
Je regarde jaloux mes 17 ans gémir
Je regarde jaloux vos 17 ans fleurir
Je tuerais pour tout ça, je tuerais pour tout ça
Je tuerais pour tout ça

La courageuse

« La courageuse », fait parti du livre « Brigadistes ! » sorti à  l’occasion du 80ème anniversaire de la création des brigades Internationales. Celui-ci est composé de textes écrits par des auteurs, des compositeurs, des interprètes, des cinéastes, des dessinateurs de BD, et autres personnalités. Tous ayant été amené à croiser le chemin des Brigades internationales.

Lorsque les Franquistes prennent le pouvoir, la famille Caliciuri, doit de s’exiler. Ils quittent ainsi l’Espagne pour rejoindre la France. Une histoire que nous pouvons retrouver dans deux chansons, « L’exil » et « Giuseppe et Maria ».

Cali a imaginé la lettre que sa grand-mère, Maria del Pilar Gonzalez Veladol, a écrit au camp de Saint-Cyprien alors que son mari Guiseppe Caliuciuri, lieutenant de la XIIème Brigade du groupe Anna Poker était interné aux camps de Gurs puis d’Argelès-sur-mer.

Des étudiants en littérature ont travaillé sur cette lettre qui, si nous nous référons  aux témoignages recueillis par les historiens, semble très proche de la réalité.

Malgré la gravité de la situation cette lettre est pleine d’espoir, de vie, de rêve. Elle est surtout rempli d’humanité.

« Je rêve, oui je rêve. Que tu es là, debout au pied de ma couche. Mon beau soldat aux yeux si clairs. Je rêve, oui je rêve.  Et je vois l’Italie que je ne connais pas.

Je rêve, oui je rêve, tu es là, tu souris, mon beau brigadiste aux yeux si verts. Et tant pis pour l’Espagne, elle nous aura mariés, mais elle nous a tout pris. Il fallait s’en aller.

Je rêve oui je rêve,  dans cette laide baraque qui ronfle tout autour. Toutes ces femmes sans homme qui rêvent comme moi. Rêver pour seul secours. On leur a tout volé elles aussi. On ne leur prendra pas leur rêve cette nuit.

Je rêve que tes mains se posent sur ma peau. Une caresse maintenant, juste une caresse, j’en crève. Relève ma nuisette, viens te coller à moi, mon beau soldat debout, aux yeux si loin. Et ton corps si fort qui vient couvrir mon corps. Je suis si fatiguée et mes mains sont si laides. Un jour j’en prendrai soin. Tu pourrais me briser, je ne pèse plus rien. Regarde notre amour qui vole au dessus. Regarde. Tu m’en as fait toi du bien. Je ne regrette rien. Ni la faim, ni le froid, ni notre enfant qui dort juste à côté de moi. Il te ressemble tant. Je ne regrette rien, tu es l’homme qui me plaît, tu es l’homme que j’aime. Ils ne prendront pas ça. Nous avons traversé les montagnes hostiles et la neige et la route qui ne terminait pas. Nous avons traversé. Et la mer juste là sera un jour si belle. Mon amour si tu pouvais le voir, ton enfant comme il dort. Et comme il ne sait pas encore que le monde peut-être cruel. Mais non , ce monde n’est pas définitivement mauvais. Il ira, crois moi, vers le meilleur. Comme un enfant qui grandit et fait moins de bêtises. J’en fais le serment. Notre enfant est notre tout. Comme ses mains sont les tiennes ! et sa bouche et ses yeux! Je jure elle sera belle sa vie .

Je t’écris du fond de ce dortoir puant, où des corps fatigués gémissent et se serrent et ce gardien perdu qui se racle la gorge juste là derrière. Lui aussi il a froid et loin de sa famille il me fait de la peine. C’est drôle, son fusil ne me fait plus peur. L’autre jour, il m’a tendu son pot de lait. « Pour votre bébé », il a dit. Te rends-tu compte ? Vois-tu comme tout n’est pas si irrécupérable ?

Mais je rêve, je rêve et il me reste ça, ton sourire, mon soldat, et tes mains sur mon corps. Sous ce tissu marron, qui me cache un peu, nous nous serrons si fort. Je sens Le Bon Dieu qui n’existe plus et qui est là pourtant.

La-bas, à l’autre bout de la baraque froide, un bébé accroché au sein de sa maman. On dirait un chaton qui mordille un gant. Elle aussi elle rêve. Je vois ses yeux jetés par un bout de fenêtre, vers le loin de la mer. C’est sûr, elle a aimé.

Je souris doucement et puis ne m’en veux pas. Je suis sûr que là où tu es tu souris toi aussi. Avec d’autres fantômes, comme toi prisonniers, partageant vos mégots. Vous parlez de grand jour et de passionnaria…Et de Franco la muerte.

Tu sais, j’ai encore confiance en l’homme cette nuit. Je sais que grâce à nous et notre tragédie le futur sera beau. Il n’y aura plus d’exil. Tous ces gens malheureux. Plus de désespérés. Ces peuples égarés sur le bord des routes. Grâce à nous mon chéri.  Grâce à toi mon mari chéri. Le monde sera beau. Te rends-tu compte ? Je souris encore. Et puis je le redis, cet enfant qui dort là, juste là, juste à côté de moi, aura une belle vie, je le crache par terre.

Je rêve, oui je rêve. Pitié, que cette nuit jamais  ne s’arrête. Et que mes doigts gelés trouvent encore la force de serrer ce crayon. Je veux sentir  encore ta peau contre ma peau, mon beau soldat si fier, mon héros aux yeux clairs. Pose encore tes mains tout le long de mon corps. Mon corps, il est à toi. Et Je veux d’autres enfants. Car ses enfants de toi sont toute ma fierté. Et seront la fierté du mon de demain. Je crois en l’amour, alors j’ai foi en l’humanité c’est ça ?

Et dans ce pays neuf que l’on ne connaît pas, nous allons repartir. Nous allons tout reconstruire. Et puis je suis si fière de ce nom que tu m’as offert, Caliciuri…Il est de tous les pays, il est du monde entier, il me rend si jolie.

Le vois-tu toi aussi notre prochain refuge ? Cette ville ensoleillée avec sa grande rue et ses grands magasins ? Ah, nos enfants… je tiendrais leurs petites mains pour aller à l’école. Il n’y aura plus rien d’autres que cette vie devant. Dans leurs plus beaux habits, comme ils seront délicieux. Le vois-tu ce chemin qui mène à l’école et ces gens tout autour qui nous saluent, accueillants, et l’odeur du printemps ? Comme je serais fière ! Ils apprendront tout ! Oh ! Ils vont étudier, passionnément, goulûment ! cette langue nouvelle comme ils vont l’adorer ! Ils apprendront tant ! Jusqu’à la liberté ! Oui, je leur souhaite des poèmes et des chants d’amour. Et puis à l’heure d’éteindre leur petite lumière le soir ils me supplieront encore. « Un petit peu, maman, encore, s’il te plaît, une dernière page… » Ils voudront tout lire, tout lire tout de suite, tous les livres du monde.

Et les enfants de nos enfants ? As-tu pensé à ça mon amour ? Nous serons leur havre, leur repère. Et un jour ils sauront qu’il y avait de la neige et puis ce long chemin pour venir jusqu’ici. Oh, ce bébé qui dort juste à côté de moi, il fallait qu’il soit si fort pour s’accrocher à vivre ! Quand nous l’avons poussé dans sa brouette en bois en guise de landau pour passer la frontière, t’en souviens-tu ? Bien sûr tu te souviens ! Suis-je Bête ! Jamais nous n’oublierons. Nous lui avons parlé pas après pas. Tout ces mots de courage qui nous auront aidés à marcher nous aussi. Et tu lui as chanté l’Espagne et l’Italie. Je sais qu’il comprenait et qu’il sentait le souffle de cette vie meilleurs. Celle qui nous attendait au bout de cette route, nous et tous ces milliers.

Il est là notre bébé, notre futur, et il vit. Demain les nouvelles seront bonnes et nous seront ensemble. Mon beau soldat aux yeux si verts. Caresse-moi encore, tu me fais tant de bien. Grâce à toi, grâce à nous s’ouvre un futur radieux. Il n’y aura plus jamais jamais de familles égarées qui quittent leur pays. Qui laissent leur maison, Qui brûlent leur passé. Leur enfance. Qui laissent leurs racines. Qui abandonnent le sang de leur sang. Et ces églises où l’on se mariait. Et ces cimetières et leurs morts adorés qu’on fleurissait. Il n’y aura plus ces troupeaux de désespérés qui suivent un chemin dans la neige et le froid et le bruit des canons.

Je m’accroche à ta main. Quand ils m’ont arrachée la tienne les hommes d’un côté et les femmes de l’autre, j’ai vu ton regard noir, j’ai vu tes points serrés. Eh bien, vois-tu, ces poings seront toute ma force !

Oui, tu m’as tout donné à cette instant. Je ne lâcherais rien. Ces poings que tu serrais mon homme, ces poings sont dans mon coeur. Oh ! Mon amour. Tu es l’homme qui me plaît, tu es l’homme que j’aime, s’il te plaît reviens-moi, je t’attends, courageuse. »

 

Cavale ça veut dire s’échapper

Cavale ça veut dire s’échapper « extrait »

CALI

Sortie le 14 mars 2019 éditions « le cherche midi »

« Bruno, 15 ans,  entre dans l’adolescence comme si demain était son dernier jour, en cavalant. Bruno prend tout, s’immerge dans la violence des émois qui déterminent cet âge-là, et nous nous prenons à cavaler avec lui. Cavale se déroule fiévreusement et s’ancre dans nos esprits comme le reflet de nos jeunesses passées, et c’est tout l’art de Cali que de savoir nous les faire revivre au travers d’un ton et d’une voix d’une justesse absolue. »  (Agence littéraire CGR)

Cali « Cavale »

« On ne comprenait pas tout, mais à nos âges tout explosait autour et on ne demandait qu’une chose, exploser avec. »

« Un instant, j’ai voulu vous suivre, vous voir, respirer ce que j’aurais dû respirer. Mais je suis resté sur la pente. J’ai pleuré, pas fort non, mais ruisselant à l’intérieur. J’entendais des gouttes tombées de très haut, une à une, au fond de mes entrailles  déchiquetées. Mon ventre pleurait et mon coeur hurlait, comme quand un coeur hurle à la fin du tout. Est-ce qu’on meurt d’amour ? »

« C’était beau, je jure que c’était beau comme Babylone. Nos yeux qui dansaient là autour de la table  de notre bar favori, autour de ce projet de vie, d’amitié de fraternité. Nos coeurs qui hurlaient dans cette forêt broussailleuse, hasardeuse, qu’on appelle l’adolescence. Plus rien autour. Seule la meute prête à mordre. Pas une fille pour nous aider à souffrir, rien. Juste cette bande de jeunes déjantés de quinze ans. »

Pauvre garçon

Chanson de  « Menteur », deuxième album de Cali, sorti en 2005.

« Pauvre garçon » est un duo avec Daniel Darc , chanteur de Taxi Girl, puis chanteur solo.

Cali  avait contacté, la chanteuse, poétesse, écrivaine et peintre Patti Smith pour ce duo, mais ça n’a pas pu se faire…

Les deux protagonistes de ce duo sont très complémentaires autant pour la voix que pour le style.

La musique est construite sur des riffs de guitares jouées par Matthieu Chedid et Hugo Baretge.

Daniel Darc a également participé à la tournée  « Les aventuriers d’un autre monde » en 2007.

En son hommage Cali a enregistré une reprise poignante de  « Soit sanctifié« ,  écrite par Daniel Darc en 2011.

Est-ce que tu vas mieux maintenant
Que tu ne m’as pas dans les pattes tout le temps
Et la vie et ta vie
Est-elle plus belle comme ça
Juste depuis
Que je ne rôde plus autour de toi

Tu n’es pas ma mère
Ne le répète plus
Je le sais trop
Et tu ne veux plus attendre que je t’attrape la lune au lasso
Et la vie et ta vie
Est-elle plus belle aujourd’hui
Que tu m’as jeté que tu m’as chassé comme le pire de tes ennuis

Refrain
Pauvre Garçon
Pauvre Garçon
Pauvre Garçon
Pauvre petit con

Maintenant que tu sais à peu près tout
Que je ne vaux pas vraiment le coup
Je ne cognerai plus ta tête contre le mur ne m’en veux pas
Je voulais juste que tu t’occupes un peu plus de moi

Refrain

Peut-être tu ne te tailleras même pas le bras
Si tu entends quelqu’un d’autre m’aimer
Quelqu’un d’autre danser
Tout au fond de moi

T’ai-je donné l’amour si mal que ça ma chérie
C’est à dégueuler de vous imaginer les yeux fermés vers une même nuit

Je pourrais sauter dans le vide
Pour t’impressionner
T’imaginer ces quelques instants me regarder tomber
Et si cette fois pour une fois
Tu ne mentais pas
Te voir si belle de tout en bas

Refrain

 

 

 

 

 

Poppée

« L’Âge d’or » , sixième album de Cali dont le titre est un hommage à la chanson de Léo Ferré

La chanson Poppée est dédiée à sa deuxième fille.

C’est une chanson douce,  rafraîchissante, émouvante.

Cali décrit ici, avec une grande poésie, le fait de découvrir un nouveau né, l’extase d’un papa à l’arrivée d’un nourrisson dans sa vie.  En écoutant ce morceau, nous pouvons imaginer  le bonheur du père, à genoux, devant sa princesse.

Le son du  piano (enregistré par Steve Nieve) est assourdi, cotonneux. Il fait bien penser au bonheur familial dans lequel elle arrive.

Juste avant dans l’album, nous pouvons écouter l’instrumental « Poppée in utero » que David François Moreau, le réalisateur de l’album, qui est compositeur de musiques de films et de ballet,  a écrit comme une bande originale d’échographie. Dans ce morceau nous pouvons, en autre, entendre chantonner  Coco, première fille du chanteur.  Coco qui chante en duo avec son papa la chanson de l’album qui porte son nom.

« Poppée » est suivie de la dernière  chanson de l’album :  l’âge d’or qui décrit le rêve du renouveau. C’est une des rares chansons de Léo Ferré très positive.

T’as l’visage qui plie comme un bandonéon
Quand tu souris aux anges t’es si belle j’suis si con
Poppée
T’as l’visage qui s’ouvre comme la mer y a longtemps
Quand tes brillants découvrent
Ce soleil qui est si grand
Poppée
Toi t’as planté ton camp entre tes deux parents
Dans un lit bien trop grand où deux vieux paresseux
Poppée
S’endorment juste avant d’être encore amoureux
C’est pas qu’tu prends d’la place dans ton lit tu s’rais mieux
Poppée
Cet amour qu’était là au bout de notre fusil
J’étais prêt à tirer, je jure qu’elle aussi
Poppée
Et puis t’es venue donner à boire à nos chevaux
Dans cette nuit sans lune au bout de notre rouleau
Poppée
Quand je plante mon nez dans ton cou ma Poppée
Comme dans un verre à pied
Je renifle l’odeur de ta robe fruitée
Et ça pique sous mes paupières Poppée
Et le bonheur qui coule alors dans mes ruisseaux
M’arrache à cet instant à cette vie de salaud
Toi tu marches à quatre pattes, moi je tiens plus debout
Dans tes cheveux en soie, y a du blond, y a du roux
Poppée
Y’ a la carte du monde dessinée dans tes mains
qui viennent se râper à ma barbe du matin
Poppée
Et sur ce ring doré où j’ai pris trop de coups
Je m’écroule mais je ne te lâcherai pas mon petit bout
T’es belle comme une prière, t’es belle sans l’faire exprès
J’te regarde à genoux, tu m’regardes étonnée
T’as le visage qui se plie comme un bandonéon
Quand tu souris aux anges t’es si belle je suis si con

Mille ans d’ennui

Titre de l’album « La vie est une truite arc-en-ciel qui nage dans mon cœur » sorti en 2010.

Dans « Mille ans d’ennui », un homme est attristé de voir son amour de jeunesse délaisser, détruite par son mari.

La chanson démarre par un piano guilleret et une rythmique enjouée, cette chanson invoque pourtant un thème désolant : les femmes victimes de violence.

La force des cuivres donne à ce morceau un engagement à déplorer cette situation.

Le vocabulaire est puissant et violant, il ne laisse pas de doute sur la colère et les remords de l’ami d’enfance.

Le style est très proche de celui de Léo Ferré.

Tu prenais ce malin plaisir
A passer et repasser nue, devant la fenêtre
Et moi, je t’épiais de la maison d’en face,
Si jeune bouillonnant, et ma vie qui arrivait
Je t’espionne aujourd’hui encore de temps en temps
Seul et sans amour
Mais je crois que c’est ta fille que j’aperçois là-bas
Tu ne peux plus être si belle

Mille ans d’ennui
Mille ans à pleurer dans la cuisine
Les mains brisées dans l’ignoble vaisselle
Dis-moi si ta vie doit ressembler à ça
Et de ma propre main, j’abattrais ton mari sur le champ
Le salop qui t’a creusé les joues
Et ôté toute envie d’être belle

Quand ta bouche avait encore mille chansons
Et ton cœur mille projets
Il t’a cueilli le salopard
Et de tes vingt prinptemps il a tout défriché
Il n’a laissé que l’ombre d’une fleur désolée
Il n’a laissé que l’ombre d’une fleur

Nous pleurions sur tout ça
L’autre soir avec d’autres tristesses
Etalant nos peaux mortes sur l’immortel comptoir
Nous autres qui aurions pu t’offrir la vie dorée
A toi la plus belle fille de toutes nos jeunesses
Toi que l’on voit vieillir avec le cœur si noir

Tu prenais ce malin plaisir
A passer et repasser nue devant la fenêtre
Et moi, je t’épiais de la maison d’en face
Si jeune, bouillonnant, et ma vie qui arrivait
Je t’espionne aujourd’hui encore de temps en temps
Seule et sans amour
Mais je crois que c’est ta fille que j’aperçois là-bas
Tu ne peux plus être si belle

Pas la guerre

Titre de l’album « l’Espoir » sorti le 4 février 2008 et produit par Mathias Malzieu et Scott Colburn.
« Pas la guerre » est une chanson  qui raconte l’ histoire d’un jeune qui part au combat et qui ne reviendra pas .
Cali  se met dans la peau de la  jeune fille qui a perdu son amoureux à la guerre et décrit la cérémonie des funérailles.
Mike Scott  le créateur, chanteur et auteur des textes du groupe rock The Waterboys, prête sa voix pour lire une lettre qui clôture la chanson .
Une lettre qui donne de l’espoir aux vivants.
Une lettre émouvante comme Cali les aime.

Cali « l’espoir »

Ils ont donné une médaille à ta mère
Un uniforme lui a dit
Tu as été un héros au combat
Elle pouvait être fière au nom de la patrie
Nous devions faire l’amour à ton retour pour la première fois
La neige brûle mes lèvres, je n’aime pas le bruit sourd de tous ces pas

Je n’aime pas la photo qu’ils ont choisie pour la cérémonie
Ce n’est pas la plus belle photo de toi
Je n’aime pas la boite et le drapeau couché dessus
Nous devions faire l’amour quand tu serais revenu

Nous étions deux enfants, tu n’avais jamais embrassé de filles avant moi
Moi j’essayais d’être un peu plus sûre,d’avoir un peu moins peur que toi
Nous devions faire l’amour à ton retour pour la première fois
L’uniforme a dit que tu ne rentrerais pas

Ta mère t’avais prévenu
Ce qui compte c’est les gens qu’on libère et pas ceux qu’on tue
Moi j’avais dit rentre, juste rentre, reviens moi

Et je suis cette boite dans la neige, et tous ces gens et le bruit laid de leurs pas
Et mon coeur qui explose mais personne ne saura
Nous devions faire l’amour à ton retour pour la première fois
Tu es mort à 17 ans pour le pays
Il y a cet horrible drapeau pour qu’on ne l’oublie pas

Mike Scott :

« My dear
« Ma chère
My heart’s own angel !
L’ange de mon coeur
I know your brave heart is broken
Je sais que ton courageux coeur est brisé
And there seems no justice in this world
Et il semblerait qu’il n’y ai pas de justice dans ce monde
And how can you carry this pain through all your days
Et comment tu peux porter cette douleur tous les jours
For the whole of your life
Pour toute ta vie
My angel
Mon ange
I know your brave heart is broken
Je sais que ton courageux coeur est brisé
And yet…
Et pourtant…
And yet all truly is well
Et pourtant tout est bien
The world will keep on turning
Le monde continuera de tourner
And justice, through disguised, is everywhere
Et la justice, bien que déguisé, est partout
All that is wrong will be righted
Tout ce qui est faux sera corrigé
And you and your lover
Et toi et ton amoureux
Will be reunited »
Serai réuni »

Je te veux maintenant

« Je te veux maintenant » est le deuxième extrait de l’album « La vie est une truite arc-en-ciel qui nage dans mon cœur »  sorti en novembre 2010.
Cali, le poète sentimental,  est dans la peau un homme amoureux, qu’on imagine rejeté par sa femme. Il utilise des mots durs, poignants, douloureux.
La référence à Léo Ferré renforce l’image de la nostalgie « viens que l’on réveille ce vieux Léo Ferré ».
Le tempo est lent et nous berce jusqu’à nous faire ressentir sa souffrance.
Ce titre nous séduit de par sa mélodie ainsi que par ce style si particulier.
Un clip avec Margot Abascal et Frédéric Andrau réalisé par Diastème,  illustre cette chanson.

Viens, attrape ma main, arrache-toi à ta mort quotidienne
Mon vieil amour qui ne voit plus devant
Qui n’a plus que ma main pour mourir dans la tienne
Viens attrape mes yeux comme avant, comme avant
Viens, hisse-toi à bord du beau miraculé
Cet amour qui a tout traversé
Ma vieille soeur qui boite et ne s’aperçoit plus
Des arbres tous brûlés et des oiseaux déçus.
Je te veux, je te veux, maintenant
Mon amour, je te veux maintenant
Je te veux, je te veux, maintenant,
Mon amour, je te veux comme avant
Viens que l’on réveille, ce vieux Léo Ferré
Serrons-nous dans sa nuit, et tournons, et tournons
A la voix du chien fou qui hurle pour damner
Nos fils et nos filles jusqu’à l’éternité
Viens t’allonger tout près, je suis ton dernier mort
Ferme les yeux ma douce et rappelle-toi
Tous les gestes brûlants, rappelle- toi encore
Ma bouche crépitant dans ton ventre amoureux
Je te veux, je te veux, maintenant
Mon amour, je te veux maintenant
Je te veux, je te veux, maintenant
Mon amour, je te veux, comme avant
Faisons l’amour encore en nous tenant la main
Mes yeux sont des putains qui n’ont fait le trottoir
Qu’avec toi dans le coeur
En partant la beauté n’a pas pillé l’amour,
mon amour
Je te veux, je te veux, maintenant,
Mon amour, je te veux maintenant,
Je te veux, je te veux maintenant,
Mon amour, je te veux comme avant

photo de Mathieu Morelle

Seuls les enfants savent aimer extrait audio

 

Cali livre audio

« Seul les enfants savent aimer » lu par l’auteur (Lizzie édition)

« L’enfance et ses blessures, sous la plume de Cali. Seuls les enfants savent aimer. Seuls les enfants aperçoivent l’amour au loin, qui arrive de toute sa lenteur, de toute sa douceur, pour venir nous consumer. Seuls les enfants embrassent le désespoir vertigineux de la solitude quand l’amour s’en va. Seuls les enfants meurent d’amour. Seuls les enfants jouent leur coeur à chaque instant, à chaque souffle. À chaque seconde le coeur d’un enfant explose. Tu me manques à crever, maman. Jusqu’à quand vas-tu mourir ? Seuls les enfants savent aimer est lauréat du Prix Méditerranée Roussillon 2018 » et prix 2018 du festival « Les écrivains chez Gonzague Saint Bris ». 

 

 

LIZZIE édition