Tout ce qui ne reviendra plus

« Tout ce qui ne reviendra plus » est un titre de l’album « l’âge d’or » sorti le 9 mars 2015.

Cali évoque ses souvenirs d’enfance. Toutes ces choses qui l’on aidé à grandir : Son institutrice, ses premiers mots, les copains, ses premiers amours, le Rugby, sa maman.

Des périodes qu’il a aimé mais qui ne reviendront plus. 

Un besoin de parler de sa vie, de sa famille, de tout ce qui le rattache à l’enfance. Ce sont bien sûr des moments de bonheur, mais aussi de douleur et d’émotion. Cali ne veut pas être nostalgique mais souhaite se souvenir des instants de grâce de pureté. Un tournant vers l’avenir. Tous ces souvenirs sont ses bagages pour la vie. Ils lui ont permis de devenir l’homme qu’il est aujourd’hui. Nous avons tous besoin de notre passé. 

En hommage au monde du ballon ovale, il se souvient de « Casque d’or » (surnom de l’ancien joueur de rugby français Jean-Pierre Rives), et de Roger Couderc et de « Bala » (Pierre Albaladejo) qui commentaient les matchs à l’époque. 

Ce texte écrit en rimes plates puis en rimes croisées réveille notre mémoire. La musique a été co-écrite avec David François Moreau rencontré fin 2013, sur une émission du Téléthon en compagnie de Bénabar et Patrick Bruel. Une ballade piano-voix au début, puis un rythme qui nous fait voyager…

Ce morceau a eu un réel succès médiatique, une version remixée plus rock est sortie (Ogeville mix). Dans cet version le premier « pont » a été exclus. Certainement parce qu’il ne correspondait pas à l’ interprétation que l’artiste a voulu donner à cette adaptation électrique. 

Devant la poste la fête foraine
Des camions rouges échoués qui se traînent
Et un cheval la bave aux dents
Crevé de venir tourner tous les ans

Un stylo plume qui rate
Et le buvard qui boit les pattes
De mouche sur un cahier qui tend
C’est comme un petit carreau blanc

Tout ce qui ne reviendra plus
Tout ce qui ne reviendra plus
Tout ce qui ne reviendra plus

Rue de l’école Mme Cazes
Nous offre nos premières phrases
Ces mots qu’on accroche comme des trains
Ces fautes qu’on pique chez le voisin

Se coudre ses meilleurs copains
Sur le cœur jusqu’à la fin
Partager jusqu’au dernier pou
Toutes ces joies, tous ces chagrins, tout, tout, tout

Tout ce qui ne reviendra plus
Tout ce qui ne reviendra plus
Tout ce qui ne reviendra plus

Et dans le parc du casino
Avaler des lèvres trop tôt
Mourir d’amour c’est trop violent
Quand on a tout juste 10 ans

La fille qui est venu et qui a coupé
Le premier cœur qu’on a montré
Et la renifler comme un chien
Chez toutes les autres jusqu’à la fin

Tout ce qui ne reviendra plus
Tout ce qui ne reviendra plus
Tout ce qui ne reviendra plus
Tout ce qui ne reviendra plus

A la télé Casque d’or qui saigne
Comme un taureau loin de ses champs
Et Couderc et Bala qui peignent
Le mot Rugby sur mes dix ans

Et mes six ans dans tes robes
Mes bras qui ne te lâchent plus
Et quelqu’un qui ferme la porte
Où es-tu maman, où es-tu ?

Cali : "le rugby, c’est une chanson d’amour"
© Crédit photo : photo archives Emilie Drouinaud

Je sais

« Je sais », titre de l’album Menteur. Des paroles magnifiques et la douce voix de Cali qui chante la détresse.  Nous pouvons penser que Cali  interprète la mort de sa mère lorsqu’il avait 6 ans. Il répète « Je sais  » mais nous comprenons qu’ en fait il ne sait pas…. On ressent la descente aux enfers progressives, le chagrin, la souffrance, l’impuissance. L’accompagnement remarquable et monotone  au piano accentue la douleur.  Dans son roman « seuls les enfants savent aimer » nous retrouvons des phrases qui font ressentir ce sentiment d’incompréhension : « Mireille,  je sais que c’est toi maman, mais « décédée » ça veut dire quoi ? » p. 20, « Mais tout ça, c’est normal maman, c’était à cause de ta maladie. » P. 16,  » En moi il n’y avait qu’un mot : pourquoi?  » P. 78

Cali
Cali

Je sais son regard blanc sur son lit mortuaire
Et l’épée de poison qui transperça mon père
Je sais les dos voûtés sous les tristes nouvelles
Et je sais les bruits sourds je sais les coups de pelle
Je sais les voix fanées qui s’habillent d’excuses
Et celles trop huilées emmaillotées de ruses
Je sais les longues nuits à courtiser la mort
Pendu aux mots blanchis à la chaux du remord

Mais ne me demande pas
Pourquoi elle s’en va
Je ne sais pas

Je sais tous les amis qui se troquent des rêves
Aux bras de mots jaunis au goulot où l’on crève
Je sais toutes ces heures enfilées en collier
Qui oeuvrent pour la mort sans vraiment s’en douter
Et je sais que la pluie ne lave rien du tout
Qu’elle aide juste notre ennui à tenir jusqu’au bout
Je sais ces heures lentes qui gravissent la nuit
Et la lune élégante qui de travers sourit

Mais ne me demande pas
Pourquoi elle s’en va
Je ne sais pas

Je sais qu’il manquera toujours quelqu’un en bout de table
Et je sais oh combien tu étais désirable
Je sais la solitude et ce goût de sang dans la bouche
La misérable habitude de finir seul dans sa couche
Je sais les tours joués par le goût de l’impossible
Je sais l’amour qui meurt dans des souffrances horribles
Je sais qu’à trop se retourner on tourne le dos au bonheur
Le reflet du visage déformé dans un lac de douleur

Je sais les pieds gonflés à courir après un salaire
Je sais les coeurs rouillés qui ne partiront plus en guerre
Je sais les doigts transis qui ne serrent plus en poing
Et je connais l’amour terroriste poseur de bombes ou de lapins
Je sais ces grises épaves qui bavent sur la vie
Et leur sourire grave vissé par le mépris
Je sais ces nuits rassises où le sommeil nous laisse
Seuls avec nos pires ennemis et criblés de détresse

Mais ne me demande pas
Pourquoi elle s’en va
Je ne sais pas
Je ne sais pas

A cet instant je pense à toi

« À cet instant je pense à toi » premier des quatorze titres de l’album « les choses défendues » sorti en 2016. Dans ce titre Cali a bien sûr pensé à sa chérie mais il dénonce  surtout les moments sombres de l’actualité. Il s’est inspiré des salariés licenciés de Goodyear, de Brandon Jones âgé de 72 ans qui à passé 36 ans dans les couloirs de la mort en Géorgie avant d’être exécuté le 3 février 2016, à son grand-père, ancien des brigades internationales, mort en 1988 avant la chute du mur de Berlin, du jour de la victoire de François Mitterrand le 10 mai 1981 où un ami de son père lui a offert un Ricard, à la fugue de ses 16 ans… Cette énumération d’images nous ramène à la réalité. C’est une succession d’hommages fortement touchants…

 

Cali les choses défendues
Cali les choses défendues

À la gloire égarée, au boxeur au tapis
À l’absence qui est trop là, pas si loin de l’oubli
À cet instant je pense à toi

Au vaincu magnifique à genoux qui saigne
Au cynique planqué qui ajoute à sa peine
À cet instant je pense à toi

À la triste beauté passée qu’on n’a pas vue
Au cœur pur en lambeaux et qui se prostitue
À cet instant je pense à toi

Au désespéré fusillé par l’amour
Au perdu, au perdant, je pense à toi toujours
À cet instant je pense à toi Lire la suite

Seuls les enfants savent aimer, extrait

Cali Seuls les enfants savent aimer
Cali « Seuls les enfants savent aimer »

Seuls les enfants savent aimer.

Seuls les enfants aperçoivent  l’amour au loin, qui arrive de toute sa lenteur, de toute sa douceur, pour venir nous consumer.

Seuls les enfants embrassent le désespoir vertigineux de la solitude quand l’amour s’en va.

Seuls les enfants meurent d’amour.

Seuls les enfants jouent leur cœur à chaque instant, à chaque souffle.

A chaque seconde le coeur d’un enfant explose.

Seuls les enfants savent aimer, le roman…

Après la chanson … le roman…

Le premier roman de Cali « seuls les enfants savent aimer » sort le 18 janvier aux éditions cherche-midi

Seuls les enfants savent aimer

La neige est tombée cette nuit
La neige c’est l’or des tout petits
Et l’école sera fermée
Seuls les enfants savent aimer

À la fenêtre j’ai chaud au ventre
La neige n’a pas été touchée
Dehors la rue qui se tait
Seuls les enfants savent aimer

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