Dans cette chanson Cali demande à la jeunesse de profiter de la vie, de sortir du droit chemin pour grandir, se faire sa propre vie, conquérir plus de liberté. C’est un hymne à la jeunesse, à la vie.
Souviens-toi Quand on allait le cœur battant Pour faire les choses défendues
T’avais la gueule d’un ange Mais c’est toi qu’on suivait Pour faire les choses défendues
Quatorze ans Et le cœur se soulève Quand on parle des choses défendues
Et la nuit et le jour On en rêve on en crève De toutes ces choses défendues
Une bande de vauriens Comme une meute lâchée Après les choses défendues
Et au milieu Maria Et c’est un peu pour elle Qu’on a fait toutes ces choses défendues
Oui j’ai eu peur souvent Mais Maria oh Maria N’en a jamais jamais rien su
Souviens-toi nous étions immortels Et cette vie qui nous promettait Ses choses défendues
Et Maria a grandi Et c’est toi qu’elle a choisi Pour faire les choses défendues
T’avais cette gueule d’ange Et si tu revenais ce soir Je te suivrais encore Pour faire les choses défendues
Vous les mômes de dix-sept ans Oh je vous en supplie Croquez dans toutes ces choses défendues
Vous les mômes de dix-sept ans Je vous souhaite avec un grand sourire Les choses défendues
Titre de l’album « les choses défendues » de Cali sorti en 2016. C’est une chanson sur la vie après les attentats du 13 novembre 2015. La vie qui va recommencer, les terrasses des cafés revivent, les gens font des projets et vont aller voir des concerts…..Malgré l’ambiance de désespoir, Cali évoque un de ces moments de joie où l’on est si bêtement heureux que tout vous paraît merveilleux. La musique est enjouée mais la tonalité de la voix n’est pas joyeuse, la vie continue, mais quelque chose a changé….La ballade folk de « Tout va recommencer » est agrémentée d’un violon qui donne envi de danser. Une ambiance singulière et agréable. Cali a joué au Bataclan le 13 mars 2017 . Un concert plein d’émotion « J’ai répondu présent de suite parce que c’est une salle formidable et je ne veux pas qu’elle devienne un tombeau… Chaque concert au Bataclan sera un hommage à ces jeunes gens qui n’avaient pas décidé de mourir ce soir là. »
Après les attentats du 13 novembre 2015, Cali a également écrit une chanson qui s’appelle » On ne se lâchera pas la main« . Un titre composé spontanément, dans une ambiance de tristesse. Il a enregistré le morceau avec Julien Lebart, au piano et Mélody Giot au violoncelle. Un message plein de solidarité et d’amour malgré la mélancolie.
T’as vu c’est le même serveur Peut-être un peu plus brisé T’as vu c’est celui qui t’avait dit « Vous êtes si belle Madame » Ça nous avait bien fait marrer
Tous les deux on sait Que tout va recommencer Tous les deux on sait Que tout va recommencer
Je dessine sur la nappe La maison où nos enfants grandiront Le printemps sera avec nous Elle te plaît notre grande maison
Tous les deux on sait Que tout va recommencer Tous les deux on sait Que tout va recommencer
Paris était en beauté Ce matin-là, souviens-toi Quand on s’est dit je t’aime Pour la première fois Tout était drôle, tout était gracieux Tout était beau Même le gars sur son vélo Qui balançait ses journaux
On marche jusqu’au petit jour Sous la pluie que j’ai tant aimée Je souffle sur ta menotte Tu as les yeux fermés J’embrasse ton front Qu’ils sentent bon tes cheveux mouillés
Tous les deux on sait Que tout va recommencer
Paris aura le sourire Ses amants ne se cacheront plus Le soleil crachera sa lumière blanche Comme la bave du cheval Quand la ligne est en vue Tu me dis que tu m’aimeras Toujours Toujours toujours Je t’aimerai
Tous les deux on sait Que tout va recommencer
Paris était en beauté Ce matin-là, souviens-toi Quand on s’est dit je t’aime Pour la première fois Tout était drôle, tout était gracieux Tout était beau Même ce chien qui regardait son maître Pisser sur son poteau
Giuseppe et Maria est la 10 ème chanson de l’album « l’espoir » de Cali. C’est un hommage à ses grands- parents.
Cali est le petit-fils de Giuseppe Caliciuri, qui avait dû fuir l’Italie de Mussolini pour s’engager en 1936 dans les Brigades Internationales et se battre contre Franco en Espagne. Il rencontre sur le front une infirmière Espagnole du nom de Maria… Lorsque les Franquistes prennent le pouvoir, la famille Caliciuri, doit s’exiler. Ils quittent l’Espagne pour rejoindre la France. Cette histoire a inspiré Cali pour écrire « Giuseppe et Maria ». Cette chanson est écrite sous forme de poème. Pour la musique, Cali a choisi la sobriété pour insister sur l’importance du texte . Cette musique lente et douce s’harmonise très bien aux sujets de la guerre et de l’amour.
À l’occasion du 80e anniversaire de la création des Brigades Internationales, les Éditions du Caïman publient un recueil intitulé « Brigadistes » ! Cali a imaginé la lettre qu’écrivit Maria, sa grand-mère, à son mari blessé sur le front de Brunete. « je rêve oui je rêve. Que tu es là, debout au pied de ma couche … ».
À chaque instant ils pourraient arriver, ils pourraient nous surprendre Enlacés comme ça, ton visage a changé pendant la nuit mon ange C’est cette putain de guerre qui t’a donné trente ans Relève-toi, ne pleure plus, il faut fuir maintenant C’est cette putain de guerre qui t’a donné trente ans Ne pleure plus, prends les gosses sous le bras et vas-t’en
Laisse les photos sur la cheminée, qu’ils voient le bonheur qu’ils déchirent Rejoins vite le troupeau des veuves qui grimpent la colline du village martyre Et vos hommes tiendront, ils tiendront, jusqu’au bout Plutôt mourir debout que vivre à genoux
Oui, j’ai envie de toi, comme c’est étrange d’imaginer C’est peut-être la dernière fois… Oui, je veux te suivre tout là-haut encore une dernière fois Mon amour je garderai cette nuit dans le ventre Et tes seins sous ta chemise qui dessinaient ta respiration Et mes mains sur ta peau qui n’étaient plus les mains fatiguées d’un maçon
Tu sais mon ange, je garderai ces moments dans le coeur Quand tu hurlais, pour rien, au bonheur Et les enfants riaient, et le jardin en friche il riait lui aussi Mon Dieu, tu étais belle
Et j’entendrai vos voix, pendant le dernier souffle je garderai tout ça La mort ne fait plus peur, comme j’ai de la chance de partir amoureux de toi Ils me fusilleront peut-être derrière la maison De chacune des plaies coulera notre amour Ils me fusilleront derrière la maison Et c’est à cet endroit que Giuseppe et Maria s’aimeront pour toujours
Si tu entends hurler, au loin, surtout ne te retourne pas C’est le cri de l’espoir qui monte, qui monte, qui montera là-bas Etreins fort les enfants et dis-leur que leur père est parti amoureux Et que tu seras forte, et que tu seras belle, que tu les aimeras pour deux Et que tu seras forte, et que tu seras belle, que tu les aimeras pour deux
1000 coeurs debout est une chanson de l’album « L’espoir » sorti le 4 février 2008 et produit par Mathias Malzieu et Scott Colburn. 1000 coeurs debout est aussi un DVD musical de Cali sorti en 2008. Le concert, réalisé par Didier Poiraud, a été enregistré le 14 mai 2008 à Nantes. Le clip réalisé par Martin Fougerolles a été tourné au Campo Santo à Perpignan. Situé au sud de la cathédrale Saint-Jean-Baptiste , le Campo Santo (ou cloître Saint-Jean) est un cimetière de plan carré, datant du début du 14ème siècle. C’est l’un des plus anciens cimetières de France. 1000 fans ont vécu un moment exceptionnel en participant au tournage. Cette chanson est souvent chantée pendant les manifestations. Elle est devenue inéluctable à chaque concert de Cali….
Cali reprendra, avec 1.800 collégiens limousins, une partie de son répertoire sur la scène du Zénith de Limoges, les 14 et 15 juin prochains (1800 coeurs debout)
Est-ce que tu vois, toi aussi, quand tu fermes les yeux, quand tu serres le poing, Haut vers le ciel, est-ce que tu sens l’odeur délicieuse de la liberté Quand tu craches des soleils, la tête haute, dans le vent, quand tu chantes à tue-tête
A l’amour qui revient, couronné de lauriers
Nous sommes des milliers, un fleuve extraordinaire Notre force est sublime, elle emportera tout Et s’ils essaient encore ils se frotteront à mille coeurs debout
Le combat a fait rage, le combat était dur, il a fait des ravages C’est écrit sur les rides de nos pères ivres de fierté, ils n’ont rien lâché, jamais Il y a là la victoire qui nous tend des bras d’or Et puis ces rues qui chantent et ces drapeaux dehors Je te prendrai la taille et puis nous goûterons à ces instants de vie
Nous sommes des milliers, un fleuve extraordinaire Notre force est sublime, elle emportera tout Et s’ils essaient encore ils se frotteront à mille coeurs debout
Est-ce que tu entends l’écho noir du naufrage, Quand la nuit gémissait, on rampait sous la peur Et la douleur des autres nous tenait éveillés Est-ce que tu te souviens de l’enfant africain qui vivait en dessous De ses parents raflés Des fusils de la honte qui encerclaient nos écoles, je n’oublierai jamais
Nous sommes des milliers, un fleuve extraordinaire Notre force est sublime, elle emportera tout Et s’ils essaient encore ils se frotteront à mille coeurs debout
Est-ce que tu vois, toi aussi Quand tu fermes les yeux, quand tu serres le poing Haut vers le ciel, est-ce que tu sens l’odeur délicieuse de la liberté
Madame Butterfly , chanson du l’album « la vie est une truite arc-en-ciel qui nage dans mon coeur. » Madama Butterfly est un opéra en trois actes composé par Giacomo Puccini (1858-1924). L’action se déroule au Japon, dans la baie de Nagasaki, vers 1900. L’officier américain Pinkerton découvre sa future épouse Cio-Cio San (Buterfly) geisha de quinze ans dont la famille réprouve le mariage. Sharpless, le consul des Etats-Unis, déconseille cette union à Pinkerton. Toutefois, le mariage eu lieu. Trois années passent. Rentré aux Etats-Unis, Pinkerton n’a donné aucune nouvelle à Butterfly, qui ne cesse d’attendre son retour, persuadée que l’officier viendra la retrouver et découvrir l’enfant qu’elle a eu de lui. Pinkerton a refait sa vie dans son pays et s’est marié. Il revient chercher son enfant en compagnie de son épouse américaine. Elle acceptera de lui confier son fils puis se fait hara kiri avec le sabre de son père, s’effondrant sous les yeux de Pinkerton… .
Admirateur du livret de Giacomo Puccini et du film de Frédéric Mitterrand, Cali a adapté à sa façon l’histoire de cette femme qui meurt d’amour. Certains passages à la trompette reprennent des éléments de l’opéra de Puccini… .
Et maintenant elle marche Elle marche vers nulle part Et elle marche et elle marche Il est déjà très tard Et les gens tout autour ne la regardent plus Elle a perdu l’amour, sa beauté s’est pendue
On pourra lui sourire Et lui prendre la main On pourra tout lui prendre On ne lui prendra rien On fera ce qu’on veut tant qu’on ne parle pas Les mots des amoureux ne l’intéressent pas
Puis on disparaîtra Ni vu ni reconnu On la laissera là Au milieu de la rue Non elle n’est pas à vendre, non elle ne vaut plus rien Inutile d’être tendre, elle se donnerait aux chiens
Elle a perdu l’amour, sa beauté s’est fendue Elle a perdu l’amour, sa fierté s’est pendue Il n’y a plus rien à faire, elle ne nous entend plus Elle ne boit plus ses pas qui coulent dans la rue
Et elle serre ses poings S’agrippe à ses fantômes Elle a perdu l’amour C’est beaucoup plus qu’un homme Elle a perdu l’amour, sa beauté est tondue Elle a perdu l’amour, sa fierté est toute bue
Elle a perdu l’amour Son cœur est dévasté Et elle court et elle court, elle voudrait s’envoler Et elle danse et elle pleure, ses sanglots la dévorent Et elle court et elle rit et elle trébuche encore
Tout au bout de la rue Une femme est allongée Elle est à moitié nue Ses cheveux sont défaits
« Ostende », titre de l’album « l’âge d’or » de Cali. Cette chanson piano/voix est très poétique, elle décrit le sentiment que Cali a eu en se promenant sur la plage de la ville Flamande. Il lui parle, se confie, se sent apaisé. L’accompagnement piano est joué et co-écrit par le réalisateur de l’album, David François Moreau. Cette musique nous transporte , comme le mouvement des vagues … . Cette ville a été beaucoup chantée notamment par Léo Ferré en 1960, sur des paroles de Jean-Roger Caussimon « comme à Ostende ».
Ostende Comme une amante clandestine, tu n’as pas reconnu mes yeux Mais tu as reconnu mon spleen Et tes moutons glacés qui venaient se moucher dans nos pieds Et ton vieux casino qui faisait le guet Et même cachés tout au bout encore il nous épiait J’ai croisé tous mes fantômes qui me manquent partout toujours S’il fallait mourir un soir, un jour Ce serait sous ta robe grise et verte autour
Ostende Mon ancre est accrochée au ventre de la vieille catalogne Qui saigne rouge brique et mon coeur mouille à jamais Au fond de cette fin d’après midi où tu m’as pris le coeur du bout de ta Belgique
Ostende Tu étais pâle et fragile comme un enfant malade J’ai gardé le tissus de brume qui couvrait tes épaules Au fond de ma mémoire, de tes yeux la lumière, Est celle du casino tourné vers l’Angleterre.
Je me souviens de ce silence, de la vague qui va, qui vient, Celui qui laisse un musique longtemps après même très loin, Et puis de cet ami qui me regardait heureux De me voir à tes pieds, s’il te suit jusqu’à Ostende, Cet ami là c’est pour de vrai
Ostende Comme une amante clandestine, tu n’as pas reconnu mes yeux Mais tu as reconnu mon spleen Et tes moutons glacés qui venaient se moucher dans nos pieds Et ton vieux casino encore nous observait
Je sais son regard blanc sur son lit mortuaire Et l’épée de poison qui transperça mon père Je sais les dos voûtés sous les tristes nouvelles Et je sais les bruits sourds je sais les coups de pelle Je sais les voix fanées qui s’habillent d’excuses Et celles trop huilées emmaillotées de ruses Je sais les longues nuits à courtiser la mort Pendu aux mots blanchis à la chaux du remord
Mais ne me demande pas Pourquoi elle s’en va Je ne sais pas
Je sais tous les amis qui se troquent des rêves Aux bras de mots jaunis au goulot où l’on crève Je sais toutes ces heures enfilées en collier Qui oeuvrent pour la mort sans vraiment s’en douter Et je sais que la pluie ne lave rien du tout Qu’elle aide juste notre ennui à tenir jusqu’au bout Je sais ces heures lentes qui gravissent la nuit Et la lune élégante qui de travers sourit
Mais ne me demande pas Pourquoi elle s’en va Je ne sais pas
Je sais qu’il manquera toujours quelqu’un en bout de table Et je sais oh combien tu étais désirable Je sais la solitude et ce goût de sang dans la bouche La misérable habitude de finir seul dans sa couche Je sais les tours joués par le goût de l’impossible Je sais l’amour qui meurt dans des souffrances horribles Je sais qu’à trop se retourner on tourne le dos au bonheur Le reflet du visage déformé dans un lac de douleur
Je sais les pieds gonflés à courir après un salaire Je sais les coeurs rouillés qui ne partiront plus en guerre Je sais les doigts transis qui ne serrent plus en poing Et je connais l’amour terroriste poseur de bombes ou de lapins Je sais ces grises épaves qui bavent sur la vie Et leur sourire grave vissé par le mépris Je sais ces nuits rassises où le sommeil nous laisse Seuls avec nos pires ennemis et criblés de détresse
Mais ne me demande pas Pourquoi elle s’en va Je ne sais pas Je ne sais pas
« L’âge d’or » clôture le 6 ème album de Cali. Ce titre emprunté à Léo Ferré, est une chanson d’utopie pleine d’espérance composée pendant l’été 1959. Il apparaît sur l’album « 1913-19… » . L’âge d’or c’est une façon d’exprimer que le meilleur reste à venir, c’est une rare chanson lumineuse et optimiste de Léo. En 2008, Cali sortait déjà un album intitulé « l’Espoir » en hommage à l’auteur compositeur. Pour lui c’est le Beethoven du XX ème siècle…
Nous aurons du pain, Nous aurons des lits Doré comme les filles Creusés comme des filles Sous les soleils d’or. Dans le sable fin. Nous aurons du vin, Nous aurons des fruits De celui qui pétille Les mêmes qu’on grappille Même quand il dort. Dans le champ voisin. Nous aurons du sang Nous aurons, bien sûr, Dedans nos veines blanches Dedans nos maisons blêmes, Et, le plus souvent, Tous les becs d’azur Lundi sera dimanche. Qui là haut se promènent. Mais note âge alors Mais notre âge alors, Sera l’âge d’or. Sera l’âge d’or.
Nous aurons la mer À deux pas de l’étoile. Les jours de grand vent, Nous aurons l’hiver Avec une cigale Dans ses cheveux blancs. Nous aurons l’amour Dedans tous nos problèmes Et tous les discours Finiront par « je t’aime » Vienne, vienne alors, Vienne l’âge d’or.
« Annie Girardot », septième chanson de l’album « les Choses défendues » de Cali (2016). Le sujet de cette chanson n’est pas l’actrice Annie Giradot. Cali raconte le jour de l’enterrement de sa mère. Il se souvient du regard de son père qu’il compare avec celui d’Annie Girardot dans le film de Claude Lelouch « un homme qui me plaît ». L’actrice attend son amant ( Jean-Paul Belmondo) dans un Aéroport. Celui-ci n’arrivera jamais… « Je ne vais pas mourir tout de suite ou bien je vais mourir jusqu’au bout » : cette phrase, souvent prononcée par son père, raisonne dans la tête du chanteur. Nous retrouvons ces mots dans le roman de Cali « Seuls les enfants savent aimer » : « Je ne vais pas mourir tout de suite mais je vais mourir jusqu’au bout. Depuis que papa a prononcé cette phrase devant votre lit, je la vois ricocher contre les murs, tous les murs »…
Nous étions tous allongés Les quatre enfants autour de leur père Les volets étaient tirés Seules quelques larmes de jour osèrent Se glisser dans la chambre froide et triste C’était deux jours après C’était un 5 janvier Nous étions tous les cinq allongés
Mon père nous rassembla Avec ses deux bras très forts Il ne parlait pas perdu comme Annie Girardot à l’aéroport Nous pleurions tous les cinq Enlacés sur leur lit Un fagot de chagrin Jeté sur leur grand lit Il venait d’enterrer sa femme En début d’après-midi
Je ne me souviens pas des quelques mots Qui ont réussi à sortir de sa barbe C’était peut-être de jolis mots Je ne me souviens que de sa barbe Je ne vais pas mourir tout de suite Ou bien je vais mourir jusqu’au bout Je ne me souviens plus de ses mots Ni de grand-chose Moi, j’étais glissé en dessous
Nous pleurions tous les cinq Enlacés sur leur lit Un fagot de chagrin Jeté sur leur grand lit Il venait d’enterrer sa femme En début d’après-midi On ne se rappelle pas de tout Mais jamais on n’oublie
« À cet instant je pense à toi » premier des quatorze titres de l’album « les choses défendues » sorti en 2016. Dans ce titre Cali a bien sûr pensé à sa chérie mais il dénonce surtout les moments sombres de l’actualité. Il s’est inspiré des salariés licenciés de Goodyear, de Brandon Jones âgé de 72 ans qui à passé 36 ans dans les couloirs de la mort en Géorgie avant d’être exécuté le 3 février 2016, à son grand-père, ancien des brigades internationales, mort en 1988 avant la chute du mur de Berlin, du jour de la victoire de François Mitterrand le 10 mai 1981 où un ami de son père lui a offert un Ricard, à la fugue de ses 16 ans… Cette énumération d’images nous ramène à la réalité. C’est une succession d’hommages fortement touchants…
À la gloire égarée, au boxeur au tapis À l’absence qui est trop là, pas si loin de l’oubli À cet instant je pense à toi
Au vaincu magnifique à genoux qui saigne Au cynique planqué qui ajoute à sa peine À cet instant je pense à toi
À la triste beauté passée qu’on n’a pas vue Au cœur pur en lambeaux et qui se prostitue À cet instant je pense à toi
Au désespéré fusillé par l’amour Au perdu, au perdant, je pense à toi toujours À cet instant je pense à toiLire la suite →